Vivre est un village Vivre est un village 14 mars 2020 09:44

@Vivre est un village

- Un fascisme libéral

[...]État prédateur qui foule aux pieds les droits de l ‘homme et le droit des peuples, violence policière, médias aux ordres du pouvoir, propagande mensongère, domination du secteur militaro-industriel, voici réunis les ingrédients usuels d’un régime fasciste, mais un fascisme libéral, plus efficace sans doute que le fascisme autoritaire, puisqu’il se maintient avec l’assentiment des électeurs ![...](p146)

- Bilan de l’enquête

[...]Une hypothèse centrale développée dans ce livre est précisément que les société de marché contemporaines sont restructurées en « dissociétés » ; réseaux d’individus atomisés, où les sentiments de solitude, d’incertitude et d’urgence permanente se conjuguent pour annihiler non seulement la possibilité, mais surtout le désir de s’insurger.[...] L’état du monde n’est pas le résultat d’une fatalité économique, mais celui d’un ensemble de choix humains. Mais il pourrait alors s’agir d’une fatalité humaine si, comme le pensent d’ailleurs les ultra-libéraux, la marche vers une dissociété d’individus en compétition permanente était dans la nature même des êtres humains et donc des sociétés humaines. J’entends bien démontrer le contraire. [...](p159)

4) Dissociété, hypersociété et société de progrès humain

- « Être soi » et « être avec »

[...]Dans « Quel renouveau socialiste ? » – réflexion sur les fondements du socialisme et du libéralisme -, j’ai suggéré que l’ensemble des aspirations humaines puisse se résumer en deux tendances indissociables et constitutives de l’être humain : « La nature humaine est faite de l’interaction continue entre une aspiration à l’autonomie et une aspiration à l’association, entre la pulsion d’autosatisfaction et le désir de faire société. C’est pourquoi les hommes et les femmes ne sont pas guidés par leur seul intérêt personnel, mais aussi par des valeurs, des croyances et des conventions qui les constituent en communauté solidaire [ … ]. L’humanité [ … ] est mue par deux aspirations en interaction permanente : désir de libération et désir de socialisation, le désir d’être soi et le désir d’être avec. [ … ] Et cela ne sert à rien de chercher laquelle des deux aspirations est première ou seconde, elles vont ensemble. »[...](p166)

[...]Nous en étions donc à l’intuition première que chacun désire « être soi et pour soi » mais aussi et en même temps « être avec et pour les autres ». Pour éviter de les réénoncer indéfiniment, je désignerai par la suite ces deux aspirations fondamentales comme « aspirations ontogénétiques », marquant ainsi qu’elles sont constitutives de l’être, qu’elles participent conjointement à la genèse de l’être (ontogenèse).[...](p168)

- La société de progrès humain

[...]Définition 1. Une vie pleinement humaine consiste dans la réalisation d’un équilibre personnel entre les deux faces inextricables de notre désir d’être : l’aspiration à « être soi » et l’aspiration à « être avec ».[...](p174)

[...]Définition 2. Une société de progrès humain tend vers une situation où chaque personne dispose d’une égale capacité à mener une vie pleinement humaine, c’est-à-dire à concilier librement ses deux aspirations ontogénétiques.[...](p175)

- Les sociétés de régression inhumaine

[...]Définition 3. Une société de régression inhumaine entrave la quête de l’équilibre personnel par un processus politique délibéré visant à hypertrophier l’une des aspirations ontogénétiques et à réprimer l’autre ou, pis, à réprimer les deux.

Définition 4. L’ « hypersociété » est une société qui hypertrophie l’« être avec » (la dimension sociale de l’existence et les liens collectifs), au point de réprimer ou de mutiler l’« être soi » (l’aspiration à l’épanouissement personnel et à l’autonomie). L’archétype de l’hypersociété est un système collectiviste ou communiste.

Définition 5. La « dissociété » est une société qui réprime ou mutile le désir d’ « être avec » pour imposer la domination du désir d’ « être soi ». L’archétype de la dissociété est la société de marché néolibérale fondée sur l’extension maximale de la libre compétition à toutes les activités humaines. C’est à cette dissociété que nous consacrerons l’essentiel des développements qui suivent.[...](p179)


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