Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 3 avril 2020 11:49

Le manque de confiance accordé aux chercheurs

En l’occurrence, tout comme en Allemagne, plusieurs chercheurs français du secteur public se sont rapidement mis à pied d’œuvre pour le dépistage de ce virus. Alors pourquoi les virologues, chercheurs ou spécialistes en diagnostic, n’ont-ils pas, comme Outre-Rhin, fabriqué leurs tests maisons ?

 

Selon Maya Cesari, enseignante chercheuse en biologie moléculaire, à l’Université de La Réunion, cette impossibilité tient au fait que les scientifiques travaillent sur ce sujet sans le soutien des autorités de santé. Dans l’île, ses collègues d’un laboratoire de virologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) ont élaboré un nouveau dépistage par RT-PCR, testé sur 300 patients, validé ces derniers jours. Techniquement, il ne requiert qu’une heure pour délivrer son résultat.

Or il est en attente d’autorisation par l’Agence régionale de santé (ARS) depuis le 24 mars, au grand dam des chercheurs et médecins. Si l’ARS donnait son autorisation et acceptait le financement, le dispositif des chercheurs de La Réunion permettrait de tester dix fois plus de patients.

 

La chercheuse ne comprend pas que les prises de décision soient aussi longues alors que l’épidémie poursuit sa course tragique dans l’île. « Le dépistage massif et précoce des entrants aurait permis de ne pas basculer dans l’arrêt économique total de l’île, et de protéger la population réunionnaise.

Le seul kit autorisé aujourd’hui à La Réunion est un kit étranger limité en nombre qui ne permet pas de tester assez de patients. Si on autorisait les biologistes moléculaires du CNRS ou de l’Inserm à travailler avec les CHU sur ce sujet, ils pourraient développer des tests à grande échelle dans toutes les régions de France », explique Maya Cesari.
https://francais.rt.com/france/73448-vers-tests-massifs-contre-coronavirus-en-france-pourquoi-tant-de-retard


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