Comment concilier l’exercice du libre arbitre avec la notion
de « grâce » ? Pour sortir de cette impasse, Pascal affirmait
l’existence d’un dessein (« intelligent design » en anglais) de la
part de Dieu qui choisit ses élus « par un jugement caché et impénétrable ».
Pour l’homme, il s’agirait, pour le voisin du dessus de
Brassens, de vivre dans une sorte de tension qu’il aurait du mal à comprendre.
Dans un monde contemporain qui cherche de plus en plus le « bonheur »
en dehors de Dieu, le « dessein » pascalien (et créationniste) se
transforme en « destin », souvent funeste, sinon tragique puisqu’inexplicable,
et les plus angoissés réinventent dieu pour donner un sens au non-sens de l’échec
et de la mort.