Durand Durand 24 avril 2020 09:50

@Steph87

Je crois qu’il ne faut pas jouer sur les mots et encore moins sur les « ismes », tellement galvaudés qu’ils en deviennent vides de sens.

Pour moi, le modèle social idéal vers lequel il faut tendre doit être celui qui permet à chacun de donner le meilleur de lui-même, fut-il trisomique.

Ni le communisme, ni le libéralisme ne sont mauvais par eux-mêmes et qu’ils aient été opposés ne rend pas l’un meilleur que l’autre. Poutine disait que ceux qui regrettent l’union soviétique n’ont pas de tête mais que ceux qui ne la regrettent pas non pas de coeur...

Quant au libéralisme, hormis la Nouvelle Zélande qui pratique avec un bel équilibre ce principe social de manière assez fidèle à ces principes originaux – la loi est la même pour tous – et où je n’ai rencontré personne dans la misère, ni personne frappé d’indignité, vu que tout le monde fait son possible pour que chacun puisse trouver un travail à la hauteur de ses capacités, hormis la Nouvelle Zélande, donc, je n’ai pas rencontré de libéralisme ou plutôt de pseudo-libéralisme qui puisse se vanter de n’avoir pas laissé sur la touche la majeure partie d’un peuple au profit d’une oligarchie.

Je laisse à notre hôte le soin de transposer mes remarques sur la Suisse où j’ai là aussi – mais dans une moindre mesure – découvert un peuple adulte et responsable..., une particularité, peut-être, d’un protestantisme moins pessimiste (plus « gaulois » ?) que celui de la mittle Europa et qui n’aurait pas dérivé vers un ordo-libéralisme lourd, très germanique et malheureusement aussi et par la force des traités communautaires, très « européen » ...

Ce qui est nécessaire au bonheur des peuples, ce ne sont pas des « ismes » abscons mais le souci commun d’armer chacun de la meilleure instruction/éducation possible, de manière à faire des citoyens libres et responsables et non-pas des citoyens-zombies, bloqués dans leur réalisation personnelles par le manque de reconnaissance d’un système totalement dogmatique ou prétendument libéral, qu’il s’agisse d’un totalitarisme de type soviétique ou marchand, tous deux foyers du benni-oui-ouisme destructeur que tout à la fois ils produisent et dont ils s’alimentent.

D’autres ont expliqué mieux que je ne le ferais les dangers d’avoir mis l’école au service de la société, obstruction sacrilège à la liberté de savoir dire « NON »... On ne peut attendre de progrès humain que d’une sociéte au service du savoir et donc au service de l’esprit critique.

Pour la troisième fois en quelques jours, je cite Bernanos qui, dès la Libération, nous prévenait des dangers que courrait la société française et au delà, l’humanité :

« Les gouvernements prétendent convaincre les peuples qu’ils sont ingouvernables et, pour les rendre gouvernables, ils ne songent qu’à renforcer la puissance, déjà énorme, de l’État. Mais ce n’est pas l’État qu’ils renforcent, c’est l’administration, qui deviendra bientôt cette équipe de techniciens tout-puissants, incontrôlables, irresponsables, instrument nécessaire de la prochaine, de la très prochaine dictature universelle. Il n’est d’État que dans un pays libre. Un pays libre est un pays qui compte une certaine proportion d’hommes libres. C’est ce nombre plus ou moins grand d’hommes libres qui fait la légitimité, la dignité, l’honneur de l’État. [...] L’État n’est rien s’il n’a son compte d’hommes libres capables non seulement de le servir, mais de le penser, de se faire de lui une idée juste et claire, acceptable par tous. Il faut donc refaire des hommes libres. Français, ô Français, si vous saviez ce que le monde attend de vous ! »

Georges Bernano, Français, si vous saviez... (recueil d’articles parus entre 1945 et 1948)


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