Eric F Eric F 6 mai 2020 13:35

L’analyse de l’aspect économique est intéressante, maintenant, il faut regarder un peu plus finement certains aspects polémiques.

Je suis tout à fait d’accord que, globalement, une augmentation de durée de travail serait une ineptie, surtout que l’activité redémarrera doucement et qu’il y a déjà des stocks. Mais la mesure gouvernementale visait des secteurs bien spécifiques, comme la fabrication de masques et respirateurs par les quelques entreprises qui pouvaient le faire ou des activités dans la vente à emporter sursollicitées lors du confinement. Après le confinement, quelques secteurs se trouveront à devoir faire du « rattrapage temporaire » après un arrêt de deux mois, par exemple le contrôle technique automobile. De toute façon il y a les mécanismes de survalorisation du travail supplémentaire qui vont limiter les vélléités(entre parenthèses, leur défiscalisation est aberrante).

Par ailleurs, diviser les catégories de travailleurs relève du démagogisme, en fait l’indemnisation du chômage partiel (ou plutôt chômage technique) est à 100% jusqu’au SMIC, les 84% c’est au delà. En outre, les « diplômés » sont pour la plupart en télétravail, il y en a peu qui sont sous leur lampe à bronzer à domicile. L’épargne dégagée du fait de « non dépenses » dépend évidemment des revenus, mais elle sera sollicitée pour financer la reprise. Par ailleurs, des compléments de ressources ont été alloués aux bénéficiaires des minima sociaux, notamment en fonction des enfants à charges, mettant en évidence par là des avantages en nature (telle que cantine gratuite) qui ne sont pas chiffrés dans les comparaisons de revenus, la France étant le pays le plus redistributif du monde. Maintenant, je suis d’accord que les indemnités devraient être plus dégressives, mais dès la base, pour être incitatifs à l’activité, par exemple 85% du SMIC, 75% jusqu’à 2 SMIC, 65% jusqu’à 3, 55% jusqu’à 4, et plafonné là. L’impôt doit continuer à être alimenté.

Bien évidemment la tranche des 1% les plus aisés, favorisés par des mécanismes comme la flat tax devrait davantage contribuer. Ceci étant, toute entreprise qui a reçu une aide de l’état ne pourra pas distribuer de dividende, et les avoirs financiers ont chuté avec la bourse (qui est actuellement soutenue par les banques centrales, mais devrait encore baisser si on s’en réfère aux précédentes crises, pourtant bien moins sévères : le CAC passera sous les 3000).


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