Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 12 mai 2020 10:11

Pour les transmetteurs nostalgiques, c’est en partageant le passé avec les enfants qu’on leur donnera un avenir. Ils respectent les valeurs et les traditions tout en étant socialement progressistes. Pour eux, l’État joue son rôle de père bienveillant qui rassure citoyens et entreprises. Ils valorisent le savoir-faire artisanal, industriel et technologique, et estiment que les pays occidentaux dépendent beaucoup trop de la Chine.Ils vivent assez bien le confinement et lui trouvent des avantages, comme la nette amélioration de la capacité digitale. Ils pensent toutefois énormément aux personnes plus âgées qui souffrent d’isolement. Ils n’ont qu’une envie : revenir au monde d’avant.

4. Les résistants survivalistes : 13 % des Belges

Leur vision du monde s’oppose à celle des transmetteurs nostalgiques.Pour les résistants survivalistes, la crise du coronavirus a pour origine l’urbanisation à outrance, le non-respect de la nature et l’hyperconsommation. L’État représente pour eux une coquille vide, avec à sa tête un gouvernement vendu aux lobbys. Ce qui est essentiel à leurs yeux, c’est l’autogestion, la liberté et la justice pour tous. Ils privilégient les initiatives citoyennes, les circuits courts et souhaitent construire des écosystèmes à l’échelle locale, reprendre la main leur santé, leur alimentation, leur énergie.Les résistants survivalistes sont pessimistes et imaginent un futur où l’homme n’a pas réussi à sauver l’environnement, où la santé a été sacrifiée au profit de la croissance économique.

5. Les hédonistes libérés : 11 % des Belges

Durant le confinement, les hédonistes libérés ne se stressent pas, s’adonnent à des activités qu’ils apprécient avec leur famille, comme organiser des apéritifs ou des barbecues. Ils ne respectent pas scrupuleusement les règles de confinement et n’hésitent pas à inviter des amis chez eux. Ils attendent avec impatience l’ouverture prochaine des magasins.Les hédonistes libérés imaginent un futur où l’homme est enfin libéré du travail, où les technologies se sont mises à son service. D’ailleurs, 74 % d’entre eux espèrent qu’un revenu
de base universel sera versé à chaque citoyen. L’État ne serait quant à lui plus qu’un régulateur, chargé de répartir les richesses créées par le travail des robots.

6. Les spiritualistes philosophes : 9 % des Belges

Ce profil nous vient de Flandre et s’étend désormais aux trois régions. Il s’oppose à celui des hédonistes libérés.

Durant cette période de confinement, et avec l’activité du monde mise à l’arrêt, les spiritualistes philosophes sont d’avis que l’on revient vers ce qui fait notre être profond. Certains parlent même de retour au « moi organique ». Cette crise est un test, une porte ouverte vers une autre manière de vivre. Ils redoutent d’ailleurs le déconfinement et le retour à l’hyperconsommation. Ça ne les étonnerait pas que ce « retour à la normale » soit piloté par les lobbys commerciaux.Les spiritualistes philosophes imaginent un futur où le bien-être physique et mental est remis au centre des priorités. Ces deux aspects peuvent selon eux être considérés comme des indicateurs de la réussite. Le travail deviendrait un lieu de sens. Le loisir ne serait plus un simple acte de consommation, mais serait dédié à la création de soi.

7. Les transparents abandonnés : 13 % des Belges

Durant cette crise du coronavirus, ils craignent surtout de perdre leur emploi ou leur source de revenus et se battent pour survivre. Certains d’entre eux sont obligés d’aller travailler sans masque de protection pour un salaire minime. Ils se considèrent comme les oubliés de la mondialisation et vivent dans les logements précaires, sans jardin, avec un accès aux services de base très limité. Ils n’ont pas confiance en l’État pour y remédier car ils pensent que ce dernier a abdiqué devant le pouvoir des multinationales et des lobbys.

Les transparents abandonnés sont plutôt pessimistes et imaginent un futur où l’humain n’aurait plus de valeur puisqu’il serait entré en compétition avec les robots. Des pans entiers de la solidarité auraient été privatisés, les droits acquis auraient disparu, et la majorité de la population n’aurait que des contrats précaires.

8. Les libertariens assumés : 5 % des Belges

Leur vision du monde s’oppose à celle des transparents abandonnés.

Les libertariens assumés vivent très mal le confinement, qu’ils qualifient de rétrograde, à la limite de la légalité, intenable tant psychologiquement qu’économiquement. Pour eux, il faut saisir l’opportunité offerte par la crise pour se diriger vers un monde où l’État n’a plus de pouvoir.

Ils imaginent un avenir où les citoyens sauraient ce dont ils ont besoin : ils seraient aptes à prendre des décisions seuls. Dans leur futur imaginé, les hommes seraient libres de faire ce qu’ils souhaitent de leur personne et de leur talent. D’ailleurs, 71 % des libertariens assumés imaginent un monde où la fluidité serait partout : nous serions libres de choisir notre genre sans être jugés. Quant à l’économie, elle pourrait enfin respirer car elle aurait été délivrée de l’interventionnisme de l’État.



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