Stupeur Stupeur 29 mai 2020 09:32

@lephénix
Ah, d’accord, dans le sens d’adopter un paria...
 

Légère digression à propos de :

 
L’infondé du pouvoir
par Bernard Lahire

 

« Le pouvoir ne serait pas si puissant si ceux qui le subissent ne croyaient pas en sa toute-puissance. Or Kafka montre en permanence les écarts entre ce que font ou sont réellement les personnes de pouvoir - qui nourrissent d’incessants commentaires et autour de qui plane un parfum de mystère - et ce qu’on se représente d’elles : on les voit plus grandes, plus majestueuses et plus belles qu’elles ne sont en réalité, on leur prête des qualités et des capacités qu’elles n’ont pas forcément, bref, on les surestime et on se comporte d’une façon telle qu’on les rend, du même coup, très puissantes. Kafka souligne toujours le rôle des illusions et de toutes les techniques de maintien de ces illusions ou d’endormissement, dans l’exercice du pouvoir. Sa conception de l’écriture comme une manière de réveiller les consciences, de « briser la mer gelée qui est en nous » ou de donner un « coup de poing sur le crâne » est directement liée à ce qu’il montre du pouvoir : l’enchantement, l’envoûtement, le charme participent au maintien de la puissance oppressante. »

 

Le Magazine Littéraire
janvier 2014 | Dossier « Kafka coupable d’écrire »


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