@Jonas
’’S’il n’a pas besoin de Dieu, pouvez-vous m’expliquer comment a-t-il été créé ?’’
Si dieu a créé l’univers, qui donc a créé dieu ? Ou posé autrement, quel intérêt y a-t-il à croire en un créateur incréé, tout-puissant doté d’un visage et d’une volonté tendue
vers la réalisation de telles ou telles fins préalablement conçues et
déterminées plutôt qu’en un univers auto-créé ? Je vous le dis : la première croyance fait le fond de commerce de tous ceux qui exploitent à leur profit ou à celui de leur protecteur, la crédulité et les angoisses des hommes. La seconde est démocratique en ce qu’elle met tous les hommes sur un pied d’égalité devant la mort.
« Le Dieu de Spinoza est identifié à la nature. Il ne correspond pas à
l’anthropomorphisme commun à toutes les religions monothéistes : il
n’est pas un être tout-puissant doté d’un visage et d’une volonté tendue
vers la réalisation de telles ou telles fins préalablement conçues et
déterminées. Le Dieu de Spinoza ne
produit pas des effets par un libre choix de sa volonté, mais il agit
avec la même nécessité qu’il existe. Il ne poursuit donc aucune fin, son
existence ne suit aucun principe ni aucune fin. Il s’agit donc d’un
Dieu sans morale, sans bienveillance ni malveillance, car les choses ne
s’accomplissent que conformément à des lois rigoureuses, nécessaires et
universelles, totalement indépendantes des attentes, espoirs ou craintes
de l’humanité. En tant que reflet de Dieu, tout élément de l’univers
n’existe et n’agit que selon sa nature, en fonction des causes
efficientes qui déterminent sa manière d’être. Il est tout ce qu’il peut
être, identique à lui-même. »
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