Étirév 10 juin 2020 12:49

Commentdevient-on centenaire ?

C’est généralement une question de sexe : diminution de la durée de vie chez l’homme (en général) et augmentation de la durée de vie chez la femme. Explications :

Le principe albuminoïde, alcalin, tiré du sang, qui génère et nourrit le système nerveux moteur est un principe de destruction qui use l’organisme ; Cl. Bernard l’appelait : le ferment moteur. Si la motricité augmente, le principe de la destruction augmente avec elle ; chaque effort est suivi d’une réaction morbide.

C’est parce que la force musculaire a augmenté, dans l’évolution humaine, que la vie de l’homme s’est constamment raccourcie dans le passé.

Dans la série zoologique, ce sont les êtres dont les facultés motrices sont le plus développées qui vivent le moins longtemps.

Si nous prenons la vie humaine comme exemple, nous voyons, par les chiffres que la statistique nous fournit, que la vie des peuples les plus robustes est moins longue que celle des autres peuples moins forts. Nous voyons aussi que les femmes, dont les facultés motrices sont toujours moins intenses que celles des hommes, vivent plus longtemps que ces derniers.

L’élément qui alimente le système nerveux sensitif est, au contraire, un principe de vie. Ces deux éléments luttent en nous, l’un veut la vie, l’autre veut la mort. Or, si la fonction sexuelle diminue, dans l’homme, l’élément sensitif, qui est le principe de vie, et augmente l’élément moteur qui est le principe de la destruction, il est bien évident que chaque fois que l’homme accomplit cette fonction il descend un des degrés qui le conduisent à la tombe.

Enfin on sait que les hommes qui ont donné leur vie aux travaux de l’esprit et qui, par conséquent, ne se sont pas livrés, aussi librement que d’autres, à la satisfaction de l’instinct sexuel, sont ceux qui ont vécu le plus longtemps.

M. Büchner dit : « Le nombre des vieillards est incomparablement plus grand parmi les savants. » En même temps nous pourrions montrer que les hommes vicieux ont, toujours, les apparences de la vieillesse avant l’âge.

Tels sont les caractères physiologiques les plus évidents, de l’évolution sexuelle, chez l’homme.

Maintenant, voyons ce qui se passe chez la femme

C’est un fait que la statistique nous a fait connaître que les femmes vivent plus longtemps que les hommes. D’un autre côté l’histoire naturelle nous montre que les espèces inférieures, c’est-à-dire celles qui possèdent le plus de motricité, sont celles qui vivent le moins longtemps. Ces deux faits devraient suffire pour nous prouver que la durée de la vie est subordonnée à l’intensité des facultés sensitives.

Mais la grande théorie ébauchée par Cl. Bernard sur le principe destructeur et le principe conservateur, nous a donné l’explication scientifique de ce phénomène, en nous montrant que c’est le ferment moteur qui use la vie ; ces travaux ont été complétés en montrant que c’est l’agent sensitif qui la répare et la conserve.

Donc la sexualité qui augmente les qualités sensitives de la femme augmente la durée probable de son existence.

Chaque fois que la femme expulse un ovule, chaque fois qu’elle voit apparaître le phénomène mensuel, elle gagne quelques instants de longévité, puisqu’elle se débarrasse du ferment moteur qui, s’il était gardé, ravagerait son organisme.

Il résulte de ces faits que, dans l’enfance, avant la séparation physiologique que détermine la fonction sexuelle, le petit garçon et la petite fille, lorsqu’ils ont le même âge paraissent avoir le même âge. Dans les premières années de la jeunesse, il commence déjà à ne plus en être ainsi, le jeune homme, qui devient barbu, prend les caractères de l’homme fait, il paraît plus âgé que la jeune fille du même âge, quoique celle-ci soit déjà plus femme qu’il n’est homme. Enfin, en avançant dans la vie, on a fait remarquer que l’homme prend, de plus en plus, les caractères des anthropoïdes qui sont ceux de l’âge mûr du sexe masculin ; en un mot, il vieillit vite.

La femme, au contraire, semble rajeunir en vieillissant.

De 25 à 45 ans, elle représente de moins en moins son âge.

Cela doit être ainsi puisque le Principe de vie qui refait les tissus augmente en elle.

Que de femmes de quarante ans qui en paraissent trente !

Que d’hommes de quarante ans qui en paraissent cinquante !

« Dira-t-on avec Schopenhauer, dit M. Fouillé, que la grâce féminine dure peu ? Est-ce bien sûr ? Si la femme ne menait pas une vie contraire à l’hygiène, elle conserverait presque toute sa vie cette jeunesse de corps et d’esprit, qui est dans sa nature même, qui résulte d’un tempérament où les forces de réserve l’emportent sur la dépense, qui rend, enfin, visible aux yeux la perpétuelle jeunesse de la race et, même quand la beauté a disparu pour les indifférents, il reste encore, pour ceux qui vivent auprès d’une femme et qui l’aiment, une beauté d’expression, une grâce morale que les années ne sauraient flétrir.  »


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