@berry
Pour 170€ j’ai un appart avec 3 chambres et deux salle de bains. En Haïti avec les ONG la même chose c’est 1000-1500€ par mois.
Pour 15€ en 4h je suis à Port au Prince.
Si on veut faire quelque chose en Haïti, le matériel vient de RD où il y a tout à condition de connaitre le pays. 
Pour apprendre l’espagnol c’est mieux la RD.
Très bon hub pour les avions.
C’est boisé, j’ai toujours vécu entouré de vert.
Je réside dans le sud ou c’est aussi coloré qu’en Haïti.
A la seconde fois que je suis venu en Haïti, une amie dominicaine m’a proposé sa maison vide.

Par rapport au rapport de la miss que vous avez mis en lien :
Un mois d’expérience.
7 réponses qui plaisent sur 30. 7 réponses que l’on prend en compte.
En inter dominicains c’est plus un système de caste que du racisme, le pauvre n’a aucune droit et comme souvent il est noir...
Un noir de la caste riche a le même mépris pour le pauvre. Il est élevé dans le mépris du pauvre.

Relation entre dominicains et haïtiens :
Je vis dans le sud où c’est assez black, dans le barrio je fait partie du 1% blanc. C’est la bonne entente, des deux cotés ils sont pauvres.

Quand Boyer a envahi le coté RD, il n’y avait pas de grosses cultures dont pas ou très peu d’esclavage. Il a instauré le code rural pour la paysannerie comme en Haïti qui était de l’esclavage déguisé. Révolution des deux coté sauf que coté RD les esclavagistes étaient des étrangers, des haïtiens. Très fort rejet des haïtiens.
Ensuite deux dictatures qui se partagent l’ile.
Pour qu’une dictature survive il faut un ennemi pour justifier une présence militaire forte. Pour la RD il y avait les haïtiens, pour les haïtiens c’était les dominicains.
Pendant la période US pour exploiter la canne à sucre coté RD il n’y avait pas assez de main d’oeuvre, les américains importaient du corvéable d’Haïti. Ca fait un siècle que ça dure.
Toujours pour qu’une dictature survive il faut aussi un patriotisme exacerbé, je vois souvent des cours scolaires, même maintenant c’en est presque ridicule.
Il n’y a que des héros et des héroïnes, une des héroïnes c’est celle qui a cousu le premier drapeau.
Une seule bataille contre des français sinon tout est contre des haïtiens, leurs boches à eux.
La fameuse bataille d’Higuey contre les français, quelle épopée. Pas trop de détails localement. En Espagne j’ai retrouvé le bilan, 7 morts. Epique mais ce n’est pas le chemin des dames quand même.

J’en aide quelque uns pour les études, sur 17 j’ai une blanche, elle vivait dans une cabane tôle ondulée. On trouve du blanc pauvre. Sa soeur est plus colorée. Spécialité du pays, c’est tellement mélangé que dans une famille il peut avoir du plus ou moins foncé.
Je suis allé à sa remise de diplôme, trois clairs pour une vingtaine de foncés.
Ses parents sont ultra contents car elle a changé de caste mais on voit qu’elle n’est plus dans le même monde.
Tout le monde n’apprécie pas que je fasse du changement de caste, ça rien à voir avec la couleur.
Si je veux installer de la gêne, il suffit que j’invite de l’adulte pauvre à ma table, pour les enfants ça passe, ils connaissent bien mon frigo, pour les adultes s’assoir à la même table que le blanc riche c’est incongru.
C’est à cause de cela que je parle de caste plutôt que de racisme.

Natalia, ça fait 7 ans qu’elle a appris à marcher avec moi, sa mère ma voisine je n’ai jamais réussi à l’avoir à ma table. Natalia adore les spaguettis bolognèse, elle est à ma table, sa mère va toujours trouver une excuse, pour ne pas venir, la vaiselle, elle a pas faim pour l’instant, un coup de balai.
On sort de table elle se fait une assiette qu’elle mangera sous la véranda.
Bien inscrit dans le cerveau le statut de pauvre.
Il y a un siècle chez nous c’était la même chose, le pauvre avait sa place, il écoutait bien ce que disait le bourgeois et monsieur le curé. Le pauvre avait la haine du boche.