Pascal L 10 juillet 2020 23:30

« Quiconque désire comprendre Jésus doit partir de l’univers spirituel de Zoroastre.  » Etonnant de la part d’un évêque Catholique, car toute personne qui le désire peut rencontrer Jésus et il me semble que c’est la meilleure méthode pour le connaître. Il est vrai que pour cette génération là, la rencontre avec Jésus ou l’Esprit-Saint n’était pas vraiment une priorité. On peut être érudit et passer à cet de l’essentiel. Il est certain que les Juifs qui revenaient de Babylone ont eu connaissance des mythes zoroastrien, mais autant que je sache, Zoroastre, c’est le 6ème siècle avant Jésus et la mise par écrit de la Torah s’est faite un siècle plus tôt, donc avant Zoroastre et la captivité à Babylone du royaume de Juda. Les Gāthās sont certainement plus anciens que le personnage de Zoroastre car nous pouvons les tracer sur le Rig-Veda, des hymnes indiennes écrites en sanskrit védique, ce qui expliquerait certaines caractéristiques archaïsantes. Les mythes ne sont que des support à la théologie et il reste des différences substantielles du point de vue théologique. Il est difficile dans ces conditions de savoir dans quel sens les mythes ont circulé.

« Leur ’’Bible’’ n’est donc pas l’Avesta ! » L’Avesta connu aujourd’hui n’est qu’une reconstitution de l’Avesta ancien dont il ne reste que les Gathas. Nous ne connaissons pas le contenu de l’Avesta ancien. Ces Gathas ne représentent que 25% environ de l’Avesta ancien. Il est tout de même regrettable que le 75% du texte ancien n’ai pu être conservé, ce qui paraît étonnant pour un texte sacré... à moins que cela ait été volontaire.

« L’ humanité dispose d’une vraie liberté de choix : faire le bien ou bien le mal » Nous touchons du doigt le point fondamental de divergence entre le zoroastrisme et le Christianisme. L’opposition entre bien et mal n’existe pas dans le Christianisme, car la valeur fondamentale est l’amour. Nous agissons par amour et le bien n’est que la marque de cet amour. Comme le froid n’existe que comme la marque de l’absence de chaleur, le mal n’est que la marque de l’absence d’amour. Cela rend le problème de l’origine du mal limpide pour un Chrétien alors que cela pose un problème au zoroastrisme qui a tendance à évoluer vers un dualisme ou ces deux valeurs s’opposent. Pour un Chrétien, Dieu est uniquement amour et c’est son seul attribut. Dieu n’est pas à l’origine du mal qui trouve sa source dans l’absence de Dieu. Dieu, par amour pour l’humanité, ne peut s’imposer et nous rend libre de le choisir ou de le refuser. Nos actions sont bonnes ou mauvaises selon le choix que nous faisons. Ce qui vaut pour l’homme vaut aussi pour les anges qui sont des créatures et Satan est celui qui a refusé l’amour de Dieu.

Il n’y a donc pas de morale dans le christianisme, car toute morale est une contrainte qui s’oppose par sa nature à l’amour de Dieu. Ce n’est donc pas nos actes qui nous donnent le salut, mais notre acceptation de l’amour de Dieu. Bien entendu, aimer Dieu implique aimer les hommes et notre comportement se déduit de cet amour, mais toujours avec la plus grande liberté. Si nous étions sauvé par nos actes, cela voudrait dire que nous pourrions acheter le salut sans nécessairement aimer, or c’est notre amour qui est la clé du salut. Comme je disais précédemment qu’il est possible de rencontrer Jésus pour tout homme qui le cherche, cette rencontre se manifeste justement par cet amour que recevons sans limites et qui nous remplis de joie. Pour ceux qui peuvent douter de l’amour de Dieu, la démonstration est imparable s’ils cherchent à savoir et tant pis pour les autres ; ils sont libres de ne pas vouloir savoir.

Enfin, un petit plus pas tout à fait négligeable : Bien que le zoroastrisme ait prôné la liberté religieuse, ce n’est pas ainsi que les zoroastriens se sont comportés vis-à-vis des Chrétiens à l’époque des Arsacides (Parthes) puis des Sassanides, dont la religion était précisément le zoroastrisme/mazdéisme. Si les Parthes se comportèrent peu ou prou comme les Romains, en suppliciant les chrétiens qui refusaient de se prosterner devant leurs idoles, les Sassanides furent bien plus intolérants encore. Ce fait est aussi intéressant, car on peut y voir le lien entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel dans la Perse. La religion n’est considérée par le pouvoir que comme un moyen de garder le calme dans la population pour faire durer le régime. Une religion qui accepte ce lien se pervertit à moins que la religion ne soit en fait qu’une création du pouvoir temporel.


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