Étirév 11 juillet 2020 08:04

Zoroastre : remettons les pendules à l’heure !
C’est le premier Zoroastre (Zarathustra) qui fut le promoteur de la révolution religieuse chez les Iraniens et le fondateur du sacerdoce masculin.
A moins, cependant, que des Prêtres obscurs n’aient créé la légende de Zoroastre pour donner à leur nouvelle institution un fondateur entouré d’un prestige presque divin.
En effet, l’existence de Zoroastre (ce personnage qui a quatorze apparitions destinées sans doute à copier les incarnations de Vishnou) est légendaire aucun fait historique ne l’a jamais confirmée, elle est restée enveloppée d’obscurité, quoiqu’il soit devenu un des prophètes les plus célèbres parmi ceux qui ont attaché leur nom à une religion.
« Il faut remarquer, dit René Guénon, que le nom de Zoroastre désigne en réalité, non un personnage particulier, mais une fonction, à la fois prophétique et législatrice ; il y eut plusieurs Zoroastres, qui vécurent à des époques fort différentes ; et il est même vraisemblable que cette fonction dut avoir un caractère collectif, de même que celle de Vyâsa dans l’Inde, et de même aussi que, en Égypte, ce qui fut attribué à Thoth ou Hermès représente l’œuvre de toute la caste sacerdotale. » (La Crise du monde moderne, p.9)
Aussi les auteurs de l’antiquité et les orientalistes modernes n’ont jamais pu fixer l’époque à laquelle il avait vécu.
Toute la morale de Zoroastre est basée sur le système hypocrite qui consiste à prendre dans l’ancienne religion les idées féminines et à les donner comme des idées nouvelles émanées de l’esprit de l’homme, tant qu’il s’agit d’idées générales. Mais lorsqu’il s’agit des questions morales, c’est-à-dire des relations de l’homme et de la femme, la préoccupation constante de l’instinct masculin apparaît ; l’idée dominante qui vient de lui et qu’il met dans sa loi, c’est d’obliger la Femme à se livrer à lui.
Ainsi, « une des fautes les plus graves dont une fille peut se rendre coupable, c’est de rester volontairement vierge.
« Lorsqu’une fille est nubile, elle est en droit de se présenter devant son père, son frère, ou celui qui est chargé d’elle, et de lui demander un mari. Si ses parents repoussent obstinément sa prière, ils commettent un crime dont ils auront longtemps à se repentir ».
Nous prenons cette citation dans la Philosophie orientale de M. Charma, et elle nous suggère des réflexions qu’on pourrait adresser à tous les traducteurs modernes : c’est que, d’abord, la femme ne dépend pas encore d’un homme, père ou frère, puisque les anciennes coutumes de la Gynécocratie ne sont pas encore détruites, mais seulement attaquées ; il faudra des siècles pour les remplacer. Ensuite, le « mariage » et par conséquent le « mari », c’est-à-dire l’union exclusive avec un seul homme, ne peuvent pas encore, à cette époque, être légalisés ; c’est le système que l’on tend à introduire, mais qui n’est pas encore accepté et ne le sera qu’avec le Droit romain et le Catholicisme.
Le culte de la nouvelle religion : la magie
L’histoire nous dit que c’est le second Zoroastre qui créa la magie ; ce qui semble vouloir dire que c’est à une seconde génération de prêtres que l’on doit cette création.
Les Mages sont des hommes qui prétendent faire des choses extraordinaires ; ils s’entourent de mystères, créent un surnaturel exubérant qui, une fois les limites de la Nature franchies, s’égare dans toutes les aberrations ; ils cherchent à étonner les esprits simples, qui aiment le merveilleux, et se prétendent doués du pouvoir de faire agir des forces occultes ; ils invoquent les morts, les font parler ; ils prétendent commander aux éléments ; ils veulent conjurer les tempêtes, faire pleuvoir, suspendre la marche des maladies ; ils vont jusqu’à prétendre transformer, pour un temps, l’homme en animal. Ils ont avec eux toute la gamme des fous et s’adonnent à toute la variété des miracles.
Cette manifestation de la mentalité masculine, qui a existé dans tous les temps, répond à une loi psychique : Quand l’âme de l’homme descend par suite des appels de la vie sexuelle, quand son esprit devient inquiet et instable, ne comprend plus la valeur des actes à accomplir, au lieu de prendre une décision, il imite les autres.
Quand il prend la place de la Femme, il imite la Femme. C’est ce que, dans les temps modernes, nous avons appelé la réflexion sexuelle ; dans l’antiquité, cela s’appelait « spéculation », de spéculum (miroir).
Mais, ne comprenant pas ce qui émane de la pensée féminine, ne connaissant pas la limite de cette pensée, qui lui semble infinie, son imitation est maladroite, elle est outrée, il va au-delà, s’égare parce qu’il se met dans le domaine des choses qu’il ne peut pas comprendre.
L’enseignement des Magiciennes reposait sur la puissance de leur esprit qui leur faisait connaître les lois de la Nature sans s’égarer dans un sens ou dans l’autre. Cela s’appelait « la Magie blanche ».
Le Mage qui veut l’imiter tombe tout de suite dans le miracle, en cherchant à sortir de sa nature pour s’élever jusqu’à celle de la Femme ; il dépasse les bornes de la puissance humaine. Cela s’appelle « la Magie noire ».
Les « masculinistes » modernes enseignent que la Magie se composait originairement des connaissances que Zoroastre avait acquises, soit par ses études, soit par ses voyages et surtout par le séjour qu’il fit dans les Indes, où il s’instruisit à l’école des Brahmines.
C’est le thème habituel de tous les romans de ce genre. De retour en Perse, Zoroastre aurait commencé à donner un enseignement à ses adeptes, disciples comme lui du culte du feu, symbole de l’Etre suprême.
Quant à la grande science de la Déesse Vesta, elle est réduite à des opérations appelées Magie, tenues secrètes et que l’on ne communique pas au vulgaire, parce que les femmes protesteraient.
En effet, elles avaient appelé Magie blanche la vraie science qui ne produit que de bons effets ; elles appelaient, dès lors, Magie noire ou goétie, celle des prêtres qui ne servait qu’à faire du mal.
Rappelons que l’enseignement mystérieux donné dans les Mystères s’appelait Théurgie, mot qui indiquait le pouvoir mental qui résulte des facultés spirituelles que les modernes appellent l’intuition féminine.
D’abord cet enseignement s’était appelé la Magie. Il faisait partie du sacerdoce et ne se donnait que dans les cryptes des Mystères, à l’ombre des autels où les Déesses manifestaient leur présence, depuis que des hommes audacieux les avaient imitées en créant l’enseignement des erreurs qu’on appelait « la Magie noire ».
À l’issue de la nouvelle forme religieuse chez les iraniens, Ahura-Mazda, qui était la divinité Perse, devenu Ormuzd, ne sera plus le principe féminin ; il deviendra un principe cosmique mâle et surnaturel.
Les partisans de l’ancien régime Théogonique ayant été vaincus, quittèrent la Bactriane et allèrent se fixer dans l’Inde et dans d’autres pays ; les sectateurs du régime nouveau gardèrent la Bactriane et les pays voisins.
C’est-après cette révolution que la Divinité des Perses fût représentée sous une forme masculine, entourée des grandes ailes qui symbolisaient l’Esprit féminin. On donna à ce nouveau Dieu la barbe de l’homme, mais on lui laissa la robe de la Déesse.
L’antique Iran, qui vit fleurir l’Avesta, le Livre sacré des anciens iraniens, qui eut une longue et splendide prospérité aux époques lointaines antérieures à la réforme de Zoroastre, combien la décadence de la race est profonde aujourd’hui !


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