Étirév 1er août 2020 16:27

A cette question : « Quelle est la véritable origine des Évangiles ? » M. Mignot répond (Critique et tradition) : « L’Eglise existait partout lorsque nos Évangiles n’étaient encore nulle part. »
C’est qu’ils sont une œuvre de réaction venue après le grand mouvement des premiers Chrétiens, et leur but principal fut de combattre les doctrines de la primitive Eglise, instituée par les initiés féministes, et d’affirmer une doctrine masculiniste qui en fut la contradiction.
Ils furent d’abord une satire contre la Femme avant de devenir une apologie de l’homme.
Dans les Evangiles catholiques, on a supprimé tout ce qui glorifiait la femme. Et cependant, à l’époque où on les faisait, Marie, la grande Myriam, était célébrée en maints endroits ; elle avait des temples dans les villes et des chapelles dans les campagnes, mais les Catholiques n’en parlent pas.
Toutes les religions de l’antiquité ont adoré la Femme. Le Catholicisme l’avait d’abord supprimée pour lui substituer un homme. Mais, comme l’homme n’adore pas un autre homme, il en est résulté que le Catholicisme n’a été qu’une religion pour les femmes faibles, qui ont adoré le Principe mâle dans Jésus.
Quant aux hommes qui ont voulu retrouver une satisfaction à donner à leurs aspirations religieuses, ils ont introduit dans leur religion le culte de la Vierge Marie, pour perpétuer l’antique culte de la Femme.
Le culte de Marie se répandit plus vite que celui de Jésus, parce que Marie représentait une Déesse antique et avait un passé glorieux depuis Myriam, tandis que la légende de Jésus, avec toutes ses invraisemblances, ne pouvait être écoutée que comme une histoire sans valeur.
C’est au concile de Nicée que les quatre Évangiles dit canoniques furent adoptés. Tous ceux qui avaient écrit des Évangiles s’étaient mis sur les rangs pour obtenir le prix de ce singulier concours qui allait déclarer parole divine la prose d’un auteur quelconque.
On en présenta 54. Au milieu du désordre qui régnait à ce concile, personne ne prit la peine de les examiner sérieusement, et les quatre Évangiles devenus canoniques furent choisis presque au hasard.
Irénée déclarait qu’on ne voulait que quatre Évangiles parce qu’il y avait quatre Védas, donc quatre Vérités.
Chaque Eglise avait son Évangile, c’est-à-dire un récit plus ou moins décousu de la légende de Jésus. Une cinquantaine de ces Évangiles sont connus par fragments. C’est parmi eux qu’on en prit quatre.
Du reste, on racontait que, au Concile, on avait placé sur l’autel tous les Évangiles, les vrais et les faux, puis on avait invoqué le Saint-Esprit qui avait fait tomber à terre les apocryphes, les canoniques étant restés à leur place.
Une autre version prétend que, tous les textes des Évangiles connus ayant été placés sur l’autel, et le Saint-Esprit étant dûment invoqué, le feu du ciel consuma ceux qui devaient être considérés comme apocryphes, ne laissant subsister que les quatre qui ont été adoptés comme écrits sous l’inspiration divine.
Ainsi furent écartés, avec beaucoup d’autres, l’Évangile de la Vierge et celui de la Sainte Enfance dont il est resté des fragments dans les écrits des Pères. Voltaire cite certains de ces fragments dans son Dictionnaire Philosophique.
Les apocryphes sont les plus intéressants à connaître, d’abord parce qu’ils inspiraient de la crainte à l’Eglise ; ils contenaient donc des choses que l’on voulait écarter et qui nous renseignent sur l’état réel des croyances à cette époque.
Les livres adoptés, c’est-à-dire reconnus parole de Dieu par l’autorité de l’Eglise, furent appelés deutéro-canoniques, parce qu’ils n’étaient point dans le canon des Juifs.
Ces livres devaient avoir bien peu de crédit alors, car saint Augustin disait « qu’il ne croirait pas à l’Evangile si l’autorité de l’Eglise ne l’y forçait  ».
Ce sont les 70 évêques réunis au concile de Rome de 494 qui fixèrent le canon des livres saints et déclarèrent authentiques (après tous ces remaniements) les quatre Évangiles selon Matthieu, Marc, Luc et Jean, des livres dits inspirés, c’est-à-dire éjaculés par le Saint-Esprit. Étrange audace de ces hommes qui se croient infaillibles et qui, en même temps, proclament par la voix de l’Ecriture que tout homme est menteur : Omnis homo mendax.
Et on lit dans les Paralipomènes, livre non moins saint : « Il n’est pas un seul homme qui ne soit sujet à pécher. »
C’est ainsi que les hommes substituèrent à l’ancienne doctrine cette littérature aride et désolante qui devait fausser les esprits et abaisser les cœurs.
Origines et histoire du Christianisme


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