Nycolas 31 juillet 2020 14:16

Mon point de désaccord est peut-être un détail, mais il me semble d’importance. Sans être foncièrement antimoderne, je n’adhère pas du tout à ce concept d’homo festivus. A titre personnel, par exemple Je me moque éperdument que les discothèques soient fermées, et je ne considère pas que ce soit une mauvaise chose. Même si ceux qui travaillent dans ce domaine, en revanche, ont tout à fait le droit d’exercer leur métier...

Par contre, je suis fondamentalement favorable aux libertés individuelles, et plus particulièrement à celles qui permettent à l’homme d’exister pleinement en tant qu’être lié à la nature, dont il est déjà coupé par la civilisation urbaine moderne. Le masque n’est qu’une barrière supplémentaire entre lui et son environnement, qui engendrera nécessairement des dommages psychiques, physiques et sociaux, ce qui est déjà un problème préoccupant depuis les débuts de l’urbanisation, de l’exode rural et donc de la rupture avec l’environnement naturel dont nous sommes issus, et que, me semble-t-il, comprenons de moins en moins.

Le masque n’est pas qu’une contrainte qui serait refusée par des gens aux moeurs égoïstes et infantiles. C’est un obstacle entre la personne et le monde, ses composantes physiques, naturelles et psycho-sociales. C’est un objet de malheur qui est effectivement pénible à certains physiquement, qui rajoute de la laideur au monde, qui rend difficile l’expression verbale, qui complique la communication non-verbale, qui décourage le simple fait de prendre les transports, de visiter les lieux de culture et d’échanges sociaux que peuvent être les musées, les cinémas, les restaurants, lieux que personnellement je fréquente très peu, mais dont je comprends l’importance pour la société. Donc qu’on m’épargne les arguments sur l’égoïsme...

Affecté d’autisme léger, j’ai aujourd’hui encore plus de mal qu’avant à franchir cette barrière qui permet le contact social avec les autres. Le masque ajoute à mon handicap, me fatigue, me rend plus fatigant tout effort de communication, et plus difficile toute interprétation des expressions. J’ai pu me rendre compte que cela n’est pas vrai que pour moi, puisque des gens de mon entourage dans le commerce ou le social sont également handicapés sur ce plan, désormais... C’est donc bel et bien toute la société qui pâtit temporairement on l’espère de ce « choix » qui nous a été imposé... Tout à fait d’accord avec l’auteur pour dire qu’il se pose un sérieux problème, aujourd’hui, avec ces conseils scientifiques qui court-circuitent ce que nous considérons encore comme les mécanismes de la « démocratie » déjà bien entamée pourtant. Plus grave encore, il semble que ces conseils comportent essentiellement des médecins et des « techniciens » de la science, mais où sont les sociologues, les philosophes, les psychologues/psychiatres, les anthropologues, les historiens, bref les sciences humaines pour gérer des problématiques humaines ?


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