Clark Kent Séraphin Lampion 4 août 2020 14:02

 

Ce qu’on appelait « privilèges » au 18éme siècle, c’était le droit de certains à percevoir directement des taxes et impôts, différents d’une région à l’autre. C(était un terme fiscal, pas politique, ni moral.

En fait, la nuit du 4 aout 1789, seuls les privilèges honorifiques ont été abolis immédiatement et sans indemnités : la dîme et les droits seigneuriaux (corvée, etc.) qui touchaient les personnes ont été définitivement abolis.

Par contre, tous les droits qui touchaient la terre (c’est-à-dire l’essentiel des revenus des propriétaires de seigneuries, nobles ou bourgeois) ont été déclarés rachetables : les utilisateurs des terres soumises à redevances seigneuriales ont dû continuer le versement des impôts tant que le montant estimé n’a pas été remboursé. En attendant le remboursement définitif, il fallait, en plus, verser des intérêts fixés à 3 % annuels (ce qui est relativement peu, mais les seigneurs pensaient se rattraper sur le montant de la valeur estimée des redevances). Les seigneurs n’étaient pas obligés de présenter les titres où étaient inscrites les redevances, la coutume étant jugée suffisante pour justifier la perception des droits.

C’est que le soulèvement des petits paysans en juillet 1789 s’en prenait à la propriété des nobles, des ecclésiastiques, mais aussi celle des bourgeois qui avaient acquis des seigneuries et les droits féodaux qui s’y rattachent.

La grande peur ? C’était celle de ces propriétaires qui craignaient la destruction des titres renfermant les droits supportés par les paysans et les terres qu’ils cultivaient

Le parallèle avec la situation actuelle est donc acrobatique, parce que cette fameuse peur parait ne pas être dans le même camp en 1789 et en 2020, suaf si l’on considère que, dans les deux cas, il s’agit de manipulations, les Jacques du 18ème siècle ayant été instrumentalisés par les notables pour justifier le rétablissement de l’ordre.


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