Laconique Laconique 20 août 2020 13:10

@Gollum

Je suis désolé mais on en revient toujours au même point avec vous.


Vous me dites : « Aristote ou Lupasco ? » Donc vous subordonnez la Parole de Dieu à quelque chose qui la dépasse, qui l’informe. Il y a la logique, aristotélicienne ou « lupascienne », et il y a le texte des évangiles qui doit s’y conformer, ou pas. Il y a toujours chez vous une instance intellectuelle, non personnelle, universelle, toute puissante, qui informe toute la réalité. Vous êtes bien dans la lignée de Guénon, vous ne sortez pas de ce schème : il y a une Tradition primordiale, et le christianisme n’est qu’un rameau, le rameau du moyen-orient il y a vingt siècles, mais il y a eu d’autres rameaux, en extrême-orient, etc. Donc vous fournissez le cadre, la frame comme disent les anglo-saxons, et votre interlocuteur doit s’y plier. Pas étonnant dès lors que vous pensiez avoir le dessus puisque vous choisissez le terrain. Je ne dis pas que vous avez forcément tort dans votre vision du monde, ce n’est pas ça, je dis que vos critiques sur des versets du Nouveau Testament sont illégitimes, parce que ce n’est pas à vous de déterminer les catégories qui permettent de les juger. Pour critiquer une instance, il faut bien saisir les modalités de validité de cette instance, son fonctionnement interne, sa nature. La Parole de Dieu est d’une autre nature que les catégories aristotéliciennes, les catégories aristotéliciennes ne signifiaient rien pour ceux qui énonçaient la Parole de Dieu comme pour ceux qui la recevaient. Il ne s’agit pas d’énoncer une théorie dans les Ecritures (vous revenez toujours à cela), il s’agit de rendre compte d’un événement passé (la fuite d’Egypte, la Résurrection, etc.). C’est l’événement qui compte, pas le récit. Demandez à plusieurs témoins de relater le même événement : vous aurez plus de différences qu’entre les évangiles ! Et ces récits s’inscrivent dans une forme, la forme littéraire biblique, élaborée sur des siècles, avec ses codes, ses récurrences, forme dans laquelle le récit s’inscrit pour être énoncé, mais le récit n’est jamais limité par cette forme, il y a une dialectique à faire entre les modes d’expression d’un milieu et d’une époque et la situation actuelle, dialectique que vous ne faites jamais, le nez collé sur le texte et sa signification littérale.


C’est toujours la même chose avec vous : vous subordonnez Dieu à la logique, vous le subordonnez à la morale. A vos catégories humaines. Vous n’avez pas l’humilité nécessaire pour admettre que vous ne pouvez pas manipuler les textes à votre gré, les dominer de votre intelligence, mais qu’il faut les laisser agir, les laisser parler, séparer leur part vivante et leur part morte.


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