Bonjour, cevennevive
En effet, ces citernes de stockage existent, et j’en connais dans des vieilles exploitations des grands Causses. Mais elles répondaient en général à l’usage domestique et à l’abreuvage des bêtes en cas de besoin aigu.
Le problème posé aux paysans est parfois de vouloir aller toujours plus loin, au risque de détruire leur propre environnement. Dans un article de 2018 intitulé Les villages morts de France, j’ai évoqué le cas de deux hameaux situés près de Mende ; extrait de ce texte :
« Tel est le sentiment que ressentent la plupart des randonneurs qui découvrent sur les hauteurs de Mende, en Lozère, ce qu’il reste de deux hameaux caussenards victimes de la fuite en avant des hommes : Le Gerbal et La Chaumette. Ce sont en effet les habitants de ces lieux désertés il y a bien longtemps qui, poussés par la nécessité de subvenir aux besoins de leurs familles, ont eux-mêmes rendu stériles par surexploitation les sols d’un terroir calcaire aux ressources limitées. En quelques vers, un court poème anonyme figurant sur une plaque apposée sur un mur de La Chaumette raconte le drame humain qui s’est joué là. Un texte chargé d’une indicible émotion que ressentent tous ceux qui, dans leur vie professionnelle ou par leurs origines, ont été physiquement en contact avec la terre nourricière, avec la condition paysanne qui prévalait dans ces rudes contrées :
« C’est parce qu’ils avaient déboisé les plateaux
Et sur un sol vivant décuplé les troupeaux
Que le roc apparut sous le soc des araires.
L’hiver, le vent du nord élevait des congères.
Et le soleil d’été calcinant les vallons
Consumait en juin les futures moissons.
Lors, leurs terres brûlées et n’ayant plus de sources
Ils ont quitté leur sol aride et sans ressources
Ne laissant derrière eux, tels de cuisants remords,
Que des toits effondrés et des villages morts. » »
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe