Étirév 13 novembre 2020 04:07

L’Évangile primitif
La mauvaise traduction du Sépher (la Genèse biblique) en grec avait jeté un nouveau ferment de discorde dans le monde.
Plusieurs sectes naquirent de ces disputes, entre autres celle des Pharisiens et celle des Sadducéens.
En face de ces deux sectes rivales, une troisième se forma qui arriva à compter 4.000 membres d’après Philon et Josèphe, et qui était infiniment plus instruite et plus sage ; ce fut celle des Esséniens.
Les Esséniens formèrent, loin des villes, des sociétés particulières dont le caractère fut celui de la tradition gynécocratique et théogonique, ce qui nous fait croire que cette secte se forma de ce qui restait des fidèles Israélites.
On trouvait des Esséniens partout où il y avait des Israélites, ce qui nous fait supposer que c’était des tribus détruites qu’ils s’étaient formés.
Livrés à l’étude de la Nature, ils ne s’occupaient ni de la politique de leur pays, ni du sacerdoce de la religion juive. Ce peu d’ambition et leur préoccupation des choses de la morale nous confirment dans l’idée que c’était une secte féministe.
Est-il nécessaire de faire remarquer que l’antique tradition conservée par ces Esséniens était celle des Féministes, leur science, leur morale, leur loi, en opposition avec celle que les Rabbins appelaient mosaïque, c’était celle qui avait été donnée par Myriam dans le Sépher et qu’on avait si soigneusement cachée ?
C’est cette science secrète, cette morale cachée, cette loi persécutée qui est le fond de l’enseignement des premiers Chrétiens, qui s’intitulaient Christiens.
Tout cela est antérieur au personnage que la légende appelle Jésus, et en opposition avec sa doctrine.
Ce n’est pas un homme qui révèle cette science et cette loi, puisqu’elle existe depuis une haute antiquité, c’est un parti une secte si l’on veut, qui la conserve et l’enseigne.
Nous savons par saint Jérôme que les Esséniens avaient leur Evangile. C’est « l’Evangile inconnu ». Et saint Epiphane parle d’un « Evangile d’Eve », à l’usage de certains Gnostiques qui faisaient d’Eve la Femme-Esprit connaissant les secrets de la Nature.
Les auteurs modernistes d’un livre intitulé « Que penser de la Bible ? » nous disaient :
« L’Evangile, avant d’être une vie de Jésus, a été d’abord une prédication édifiante portant sur la morale de Christ. L’histoire est née de la prédication ».
C’est d’abord, en effet, une prédication édifiante portant sur la vraie morale, celle de la Religion naturelle, gardée dans les Mystères, et qui est celle du Christ basée sur Agni, « le feu sacré de l’amour féminin ».
Mais cela excitera une jalousie, suscitera des imitateurs masculins qui créeront un parti nouveau, celui des imitateurs qui deviendront des usurpateurs. Pour ceux-là, la morale sera au second plan, les idées régnantes anti-féministes la remplaceront ; quelques belles phrases, glanées dans les écrits des premiers Chrétiens, s’y retrouvent parce qu’il s’agit de gagner le public qui n’y croirait pas sans cette apparence ; mais la question principale pour eux sera de donner à un homme le grand rôle messianique et de le faire servir à affirmer les droits de l’homme contraires à ceux de la Femme.
Saint Jérôme voit dans l’Évangile primitif celui de Matthieu altéré, alors que c’est au contraire celui de Matthieu qui est une altération d’un écrit antérieur.
A cette question : « Quelle est la véritable origine des Évangiles ? » M. Mignot répond (Critique et tradition) : « L’Eglise existait partout lorsque nos Évangiles n’étaient encore nulle part. »
C’est qu’ils sont une œuvre de réaction venue après le grand mouvement des premiers Chrétiens, et leur but principal fut de combattre les doctrines de la primitive Eglise, instituée par les initiés féministes, et d’affirmer une doctrine masculiniste qui en fut la contradiction.
Ils furent d’abord une satire contre la Femme avant de devenir une apologie de l’homme.
Un grand mouvement se produisit en Judée, en faveur du rétablissement de la loi primitive des Israélites, du retour de la suprématie de la Femme exprimée par le mot Christ. Ce mouvement, qui a pour initiatrice une femme israélite, Johana, est surtout secret ; c’est la continuation de l’enseignement des Esséniens.
La corruption romaine avait détruit l’œuvre sociale des anciens temps gynécocratiques ; il n’y avait plus que perversion en haut et misère en bas, et, pour les femmes, servitude et désespoir.
C’est au milieu de ce désordre qu’avait surgi la doctrine Christienne de Johanna en Judée, et déjà elle s’était répandue dans l’Empire romain, puisque, depuis Tibère et Néron, on la persécutait.
Ce fut alors que la doctrine de Johanna fut introduite en Gaule par saint Pothin et saint Irénée, disent les Catholiques ; nous ne savons pas, mais peu importe ; il est certain qu’en 160 on fonda la première Église à Lyon, et on nous dit que la doctrine nouvelle fut accueillie avec transport par les pauvres, par les opprimés. C’était en effet leur salut.
Elle avait pour base la Justice, la Liberté et l’Amour divin (féminin). Aussi nulle part la foi nouvelle, qui rendait sa place à la Femme, ne s’étendit avec autant de rapidité.
Moins d’un siècle après l’apparition des premiers Chrétiens en Gaule, la nation tout entière était convertie.
Le culte de Marie se répandit plus vite que celui de Jésus, parce que Marie représentait une Déesse antique et avait un passé glorieux depuis Myriam, tandis que la légende de Jésus, avec toutes ses invraisemblances, ne pouvait être écoutée que comme une histoire sans valeur.
Puis, dans la Gaule, déjà, on attendait la Vierge qui devait enfanter (Virgini Parituræ) ; on était donc préparé à la recevoir, mais on n’attendait pas un homme.
(Les Druides, avant le Christianisme, élevaient dans les forêts de la Gaule un autel à la Vierge qui doit enfanter : Virgini Parituræ. Mais ce qu’elle enfante, ce n’est pas une créature vivante, c’est un livre, c’est une doctrine.)
Il fut d’autant plus facile de raviver en Gaule le culte de la Femme que, en réalité, ce culte avait toujours existé. La Madone était depuis longtemps populaire, et le peuple rendait un hommage à la Divinité féminine sous des noms divers, et lui édifiait, de distance en distance, d’humbles chapelles champêtres.
Il y en avait sur toutes les routes, dans les bois, dans les prairies, dans les plaines, sur les monts, partout. Ces petites chapelles étaient couvertes de lierre et de fleurs. Cette dévotion naturelle, naïve, spontanée, si bien appropriée aux instincts profonds de l’homme, aux habitudes primitives, à l’atavisme de l’antique Age d’Or, subsista longtemps avec sa religieuse poésie. La Madone a plusieurs fois changé de nom, mais elle est toujours restée « la Femme », et, près d’elle, il y avait toujours une petite lampe mystérieuse qui ne devait jamais s’éteindre : c’est la lumière de l’Esprit Féminin.
Les images de Myriam, devenue Marie chez les Gaulois, se multiplièrent.
Lorsque, après la conversion de Constantin, on chercha à introduire le faux christianisme en Gaule, on comprit qu’il faudrait des siècles pour détruire le culte de la Nature, qui y régnait, et la glorification de Marie, l’antique Déesse égyptienne. L’Église aima mieux faire des concessions ; elle rendit un culte à Marie à cause de sa rivalité avec les Johannites, bien plus puissants qu’elle, à cette époque, malgré les persécutions.
Donc, malgré tout, la Gaule, c’est la Femme, comme Rome, c’est l’Homme. La lutte va s’établir entre ces deux puissances.
Elle durera jusqu’à la Révolution française.


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