beo111 beo111 10 novembre 2020 20:26

@sylvain

Merci d’avoir lu mon texte.

Le peuple, je lui donnerais une définition historique, quasi-spirituelle, mais on peut se contenter je pense de la définition politique d’Onfray : ce sur quoi s’exerce le pouvoir. Sachant que d’un point de vue formel, le chef de l’État n’a aucun pouvoir sur le peuple. Il est le chef des fonctionnaires, mais pas des gens. Par contre, c’est le chef des armées, et il domine les gens via le monopole de la violence légale.

Les citoyens alors ? Les citoyens sont une sorte d’élite culturelle du peuple. Élite que le peuple que le peuple est obligé de sécréter, s’il ne veut pas disparaître sous l’arbitraire du prince. Ce n’est qu’une image bien entendu, mais je verrais bien le prototype du citoyen moderne comme une sorte de Saint-Rémy laïc et informel. Le citoyen est celui qui n’a pas le pouvoir, mais qui le donne. Et comment peut-il donner quelque chose qu’il n’a pas ?

C’est là son secret. Et dans son secret, c’est qu’il a un peu de pouvoir tout de même, et c’est tout l’objet de l’article. Maintenant toute la magie c’est comment un petit pouvoir dans ses mains peut-il devenir un grand pouvoir dans les mains d’autrui ? C’est que le citoyen le combine avec la culture politique du pays, dont la cristallisation est atteinte notamment dans la Constitution mais aussi dans d’autres artefacts culturels. Le citoyen est une sorte de magicien, un petit sorcier de l’action.

C’est d’ailleurs ce qui permet de faire le lien avec la définition profane du citoyen. Il y a le citoyen formel, le citoyen de papiers, et le citoyen actif. C’est évidemment ce dernier qui m’intéresse. Car lui agit en sur la culture politique. André Malraux disait que la culture ne s’hérite pas, elle se conquiert. C’est sans doute vrai pour la culture en général, mais en France pour la culture politique c’est un peu différent. La culture politique s’hérite, elle se transmet, elle se raffine, elle se travaille, elle s’améliore. Et c’est ça la constituante citoyenne.

Les citoyens actifs font évoluer la culture politique de leur pays. Elle consiste en tous des artefacts que ces petits sorciers de l’action déploient pour créer du pouvoir. Vous mentionnez le concept d’agrégation de mouvements, et c’est évidemment une très bonne idée, que vous n’êtes pas le premier à avoir, mais après tout dépend de la manière. Tout dépend aussi du milieu, à mon avis cela marche surtout dans les environnement assez politisés, où les gens ayant fait le tour de pas mal de choses sont prêts pour converger vers une sorte de fédéralisme à la Proudhon.

Ce que je propose c’est juste une technique de base, une technique par défaut pour trouver des candidats moins facilement corruptibles. Mais il y en d’autres, beaucoup d’autres, c’est évident.


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