velosolex velosolex 23 novembre 2020 00:27

@pemile

Extrait d’un article de Marianne sur le vaccin chinois

« Nous n’avons pas de petits favoris », défend Stephan De Keersmaecker, porte-parole de la Commission européenne sur les questions de santé, de sécurité alimentaire et de transport. D’après l’institution, qui gère donc pour les 27 les négociations de commercialisation des vaccins, il s’agit plutôt d’une question de critères. Critères que la Chine ne remplit pas totalement. Parmi la dizaine de dispositions, l’une mentionne que les laboratoires soumettant une proposition de commercialisation à l’UE doivent avoir une unité de production sur le territoire européen. Ce qui n’est pas le cas de la Chine. « Au début de la crise, nous nous sommes rendus compte que nous avions des problèmes d’approvisionnement et de stockage, notamment pour les masques », admet Stephan De Keersmaecker. « Avoir des unités de production sur le sol européen nous permettra d’aller plus vite dans la distribution ».

Même son de cloche du côté du ministère de la Santé français. « Dans l’objectif d’avoir accès rapidement à un vaccin sûr et efficace, nous avons constitué une équipe européenne, qui négocie avec les porteurs de projet les plus prometteurs et disposés à fournir le marché européen », nous répond-t-on. En outre, d’après la rue de Ségur aucun candidat chinois « ne s’est manifesté pour formuler une offre à l’équipe européenne ».

UN PROCESSUS DE VACCINATION PLUS CONTRAIGNANT

Déjà distribué à une partie de la population chinoise (soignants, militaires et citoyens volontaires), le vaccin de l’Empire du milieu a par ailleurs été commandé par le Maroc, l’Algérie ou encore le Brésil. « Pourquoi l’Europe ne va pas vers ce vaccin ? C’est une très bonne question mais c’est compliqué d’y répondre », estime pour sa part Bruno Pitard, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des vaccins à ADN et ARN. Si le scientifique consent que beaucoup de médicaments destinés aux européens sont fabriqués en Chine, il explique néanmoins que le pays est loin d’avoir un passé très développé en matière de création de vaccin. « Cela pourrait être une explication à la non sélection d’un produit chinois par les européen », consent-il.

Autre explication plausible d’après le chercheur, la stratégie de fabrication du vaccin des laboratoires chinois. « Ils utilisent la méthode du virus inactivé que nous connaissons très bien pour notre vaccin contre la grippe », explique-t-il. « Mais pour une vaccination à grande échelle c’est peut-être un peu moins efficace car les processus de vaccination sont contraignants d’un point de vue logistique mais aussi sécuritaire ».


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