Pascal L 27 novembre 2020 16:52

@Gollum
« Ô gens, quand la Vérité s’est emparé d’un cœur, Elle vide tout ce qui n’est pas Elle. Quand Dieu s’attache à l’homme, Il tue en lui tout ce qui n’est pas Lui.
« Mon cœur a banni tout amour, car un autre que le tien m’est interdit. Tu es pour moi esprit et vin, tu es la rose et le parfum, tu es toute joie et tout souci, guérison et maladie. Et couronnant désir après désir, en toi on trouve une paix. » (Al-Hallaj D 11)

Il y a en commun entre ces deux citations d’exprimer un sentiment humain sans arriver à en décrire la cause. Un chrétien commence toujours par parler de l’amour reçu de Dieu et ce n’est pas le cas ici. Il semble que le soufisme a une incapacité à nommer les choses. Même le Coran s’épanche largement sur le sentiment d’amour inconditionnel des hommes vers Dieu mais ne parle jamais de la réciproque qui devrait être à la source de l’amour humain. Quand le Coran parle de l’amour de Dieu, c’est toujours conditionnel : »Dieu aime ceux qui..." et cela ressemble plutôt à un code civil.
Des sources d’émerveillement, il y en a beaucoup dans la vie pour celui qui cherche un peu : la beauté de la nature, la découverte d’un futur conjoint, des enfants... Il est de toutes façons sain de se laisser émerveiller. Alors, que peut être la source de cet émerveillement ?
Dans le christianisme, l’émerveillement face à l’amour de Dieu ne dure jamais très longtemps. Celui-ci nous montre ce qu’il est puis nous demande très vite de nous assumer dans la vie présente pour retrouver cet émerveillement dans la vie future. Cela peut se reproduire chaque fois que Dieu veut nous dire quelque chose, et c’est une manière d’authentifier le message, parfois complétée par d’autres signes.
Quand Al-Hallaj dit que Dieu tue en lui tout ce qui n’est pas lui, cela ne correspond pas du tout à l’expérience chrétienne. Nous pouvons laisser Dieu nous façonner en vue du salut, mais Dieu ne veut que nous et pas lui. Nous pouvons affirmer que l’Esprit-Saint est Dieu en nous, mais il reste toujours distinct de nous. S’il tuait tout ce qui n’est pas Dieu, il ne resterait plus que lui et nous n’existerions plus... Ce serait contraire à l’amour inconditionnel que Dieu a pour l’humanité.


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