Jean Dugenêt Jean Dugenêt 2 décembre 2020 14:09

@Jean Dugenêt
Re-bonjour Fergus,
Je continue sur le sujet de l’élection de 2017. Il me parait curieux que tu admettes facilement qu’un candidat unique aurait remporté le 1er tour alors que tu doutes seulement pour le second. Cela montre que tu es sensible à la logique formelle et notamment aux simples additions. C’est un fait : en additionnant les voix de Mélenchon et Hamon ils avaient plus que Macron. La plupart des journalistes, sondeurs d’opinion et politiciens-politicards fonctionnent comme toi. Ce n’est pas ainsi que fonctionnent la lutte des classes (la petite bourgeoise se ralliant à la classe ouvrière), la dynamique de l’unité, l’ennemi de classe : les milliardaires avec leurs journaux et leurs télé. En 2017, Mélenchon, ayant déjà cassé l’unité ouvrière, a été chouchouté par l’ennemi autant qu’il l’est actuellement. Ils se sont déchaînés contre le seul concurrent de Macron qui était pourtant dans le même camp : François Fillon. Si Mélenchon avait été le candidat unique de la gauche, la grande presse et la télé aux mains des milliardaires se seraient déchaînées contre lui sans un mot de politique mais en étalant seulement de sordides histoires. Il y a d’ailleurs matière à dire. Voir tout ce que j’explique dans le livre que je lui ai consacré au chapitre : « JL Mélenchon : les discours et les actes ». N’est-il pas curieux que la télé n’ait jamais parlé du piston pour sa fille, des ardoises salées au profit de ses copains, de son (ses) déplacements en jet-privé, des voitures avec chauffeur aux frais du contribuable même quand il n’y a pas droit ?
Actuellement, ils recommencent. Les micros et le papier à Drahi, Arnault, Niel et Cie se mettent au service de J.L Mélenchon annonçant sa candidature aux prochaines élections.
Pourtant, que ce soit en 2017 ou 2022, le candidat unique des organisations ouvrières aurait été élu malgré cette grande presse aux mains de la bourgeoisie car la dynamique de l’unité est la plus forte. La question qui se pose alors est celle de la suite. L’après élection.
J’entends déjà le capitaine Marleau, qui, elle aussi, manie essentiellement la logique formelle, venir nous expliquer qu’un candidat unique PC/PS/FI ne proposera pas de sortir de l’Europe et qu’il est donc inutile de l’élire.
Je parle de lutte des classes et d’une possible et nécessaire révolution. Mais je ne dis pas que les élections ne servent à rien puisqu’elles ne font pas les révolutions. C’est le fameux « élections piège-à-cons » des maoïstes. Je ne dis pas n’ont plus que les élections provoquent en elles-mêmes des changements fondamentaux. Il est vrai que cette élection présidentielle ne permettra pas, par elle-même, ce minimum qui serait de sortir de l’Europe (les éventuels candidats favorables au Frexit n’ont aucune chance d’être élus). Je ne cherche pas seulement la révolution. Tous les coups portés à l’ennemi de classe sont des acquis. Je suis partisan qu’un candidat unique PC/PS/FI l’emporte contre les candidats du capitalisme. Ce sera un premier coup porté à l’ennemi. Mais le combat ne s’arrêtera pas là. Nous ne laisserons pas un tel candidat faire une politique à la Mitterrand ou à la Tsipras. Nous ne laisserons pas un tel candidat expliquer que tout va mal à cause des allemands mais qu’il faut rester dans l’UE pour la modifier et qu’en attendant il faut appliquer la politique de l’UE...
Non seulement nous refuserons les directives européennes mais nous voudrons revenir sur celles qui sont déjà appliquées et nous exigerons immédiatement le retour des troupes françaises engagées dans... et bien d’autres choses. C’est ainsi que se constituera une avant-garde en mesure d’amener des victoires décisives.

Poursuivons. Tu dis : « En l’occurrence, l’annonce rapide de sa candidature vise à préempter le leadership d’un éventuel élargissement de sa candidature à ses renforts extérieurs. »

Ce n’est pas ainsi que procèdent ceux qui veulent l’unité. Le discours qui consiste à dire je suis pour que tous s’unissent derrière moi est évidemment égocentrique et briseur d’unité. En fait, je crois (sans aucune certitude) que Mélenchon a surtout voulu couper court aux discussions internes à la FI à propos du choix du candidat. D’autres noms que celui de Mélenchon ont circulé comme candidat de la FI y compris dans des articles sur AgoraVox.


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