Jean Dugenêt Jean Dugenêt 9 décembre 2020 21:36

@CN46400

Je ne comprends pas ce que vous cherchez à montrer. Une révolution socialiste doit aboutir à un régime le plus démocratique possible. Ce doit être la plus grande des démocraties ouvrières : tout le pouvoir à ceux qui produisent. Cela doit être aussi la plus grande des dictatures pour ceux qui voudraient se mettre au travers de la route des travailleurs.

La révolution russe n’a pas abouti du vivant de Lénine à ce résultat parce que la situation économique laissée par le régime décadent des tsars était épouvantable. De plus, les révolutionnaires ont dû combattre les blancs armés et alliés à toutes les puissances capitalistes et la Russie s’est retrouvée au plan économique dans une situation de détresse puisqu’elle ne produisait plus le minimum pour assurer la survie de toute la population. C’est sur ce terreau que Staline a pu établir sa dictature.

Personne ne peut se permettre de dire à la place de ceux qui font les révolutions comment et à quel rythme ils doivent s’y prendre pour socialiser le travail en abandonnant le mode de production capitaliste. Faut-il pendant un temps laisser certains secteurs en concurrence sur un marché de type capitaliste ? Faut-il tout nationaliser d’emblée ? Faut-il laisser dans certains secteurs une liberté de produire et de vendre à un tarif fluctuant avec l’offre et la demande ? Toutes ces questions doivent être débattues et réglées par ceux qui font les révolutions et les réponses doivent être adaptées aux circonstances. Il n’y a pas lieu d’adopter des positions dogmatiques à leur place.

Pour la révolution russe, les bolcheviks ont dans un premier temps mis en œuvre des programme de collectivisations. Encore faut-il préciser que la réforme agraire a été davantage une répartition des terres des grands domaines qu’une gestion collectivisée de ses terres. En fait les bolcheviks et le gouvernement révolutionnaire ont entériné ce qu’avaient déjà fait les paysans avant octobre 1917. Il faut aussi préciser que des secteurs ne fonctionnaient quasiment plus et qu’il fallait tout simplement les réorganiser pour les mettre en marche. Tout était à faire et à refaire. C’était le cas notamment pour les transports avec principalement les trains. Les bolcheviks ont pensé nécessaire avec la NEP de réintroduire en partie la concurrence et la liberté des prix en fonction de l’offre et de la demande. Le gros problème pour la Russie c’est qu’il n’a pas été possible d’avoir une gestion pleinement démocratique pour traiter ce qui était le plus urgent notamment l’approvisionnement des villes en nourriture. Il n’était pas possible de laisser les prix fluctuer complètement librement. Des contraintes ont été imposées aux paysans. Staline, quand il a eu tout le pouvoir en main, a profité de cette situation pour imposer une véritable terreur aux paysans...


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