Octave Lebel Octave Lebel 24 décembre 2020 13:02

On a beau dire, les critiques d’art, les artistes eux-mêmes quelquefois, les galeristes, les marchands d’art, les journalistes dans une sarabande bien rodée ont souvent besoin de beaucoup de mots pour nous signifier combien nous serions de pauvres béotiens de ne pas voir ce qu’il y a à voir et qu’ils nous expliquent afin de nous extraire de la gangue de notre conscience (ou inconscience) et de la grossière appétence de nos goûts personnels. Cela me fait penser aux rapports que les publicitaires réussissent à imposer autour de certains produits dont seule la mise à distance du plus grand nombre par le prix arrive à le justifier en en faisant la marque du luxe.

Heureusement, une évolution significative s’est faite chez beaucoup de guides-accompagnateurs dans nos musées dans laquelle notre spontanéité, curiosité et sensibilité sont sollicitées et interrogées pour nous faire découvrir celles de l’artiste et de son temps. Cela a réconcilié beaucoup d’entre nous avec la richesse des artistes et de leurs œuvres en nous évitant d’être tour à tour des consommateurs compulsifs, de pseudos spécialistes parlant la langue des perroquets ou des catéchumènes intimidés. Il semblerait que dans l’art contemporain certaines œuvres résistent moins bien que d’autres à cette approche à rebours assez souvent de leurs cotations financières. C’est la magie de l’art.


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