Octave Lebel Octave Lebel 19 janvier 2021 11:11

« La pandémie Covid-19 et l’obligation de maintenir normalement les prochaines échéances électorales ne devrait-elle pas emmener le gouvernement à revoir les modes d’élection ?...Le vote électronique ne devant pas pour autant remettre en cause le vote par correspondance, qu’il convient de simplifier tout en garantissant les sécurités nécessaires. »

Désolé, je crois que c’est une grosse bêtise. Cela ne veut pas dire que beaucoup pour des raisons diverses ne brûlent d’envie de nous y inviter. Invitation directe du séducteur entreprenant. Invitation indirecte du séducteur patient « Laissez-moi prendre votre doigt. »Il y a un piège à faire croire que les choix technologiques ne relèvent que des circonstances et de critères technologiques en relativisant les critères politiques. Nous nous en mordant tous les jours les doigts. Paradoxe. Beaucoup de politiques nous font régulièrement le coup.

Quelques raisons sans les approfondir.

- Dimension symbolique d’un rite républicain inscrit dans l’histoire qui fait l’objet d’une transmission générationnelle en terme d’identité et de continuité. Un jour non travaillé dédié dans un lieu désigné du quotidien sacralisé le temps de sa fonction institutionnelle. Présence physique et croisement de tous les citoyens comme manifestation d’un peuple partageant et assumant droits et devoirs. Engagement et présence physique de citoyens bénévoles pour l’organisation.

- Fiabilité des dispositifs déjà expérimentés à l’étranger (fraude, piratage). En fait aucune véritable garantie ni effets positifs démontrés. Fragmentation du corps électoral (il faudra bien faire des exceptions et organiser de-ci, de-là des votes à l’urne ) comme un début. Technocratisation du processus.

- Accélération des rythmes de la vie politique ce qui travaille contre la prise de recul et la lucidité. Démobilisation d’une partie de l’électorat et masquage des enjeux par la banalisation de l’acte, accentuation de la puissance et de l’effet simplificateur et clivant des médias qui ne manqueront pas d’accentuer leur omniprésence à cette occasion avant le vote et après pour nous expliquer ce que l’on doit comprendre et penser comme ils le font déjà. Faut-il leur faciliter le travail encore plus ? Imaginer une continuité entre les « débats » des réseaux sociaux sous influence dominante des flux d’informations générés par les médias et les sondages et les données électorales organisées comme un des tableaux de bord de la navette pilotée par des « élus ». Inimaginable, caricature ? Comme des milliers de choses auxquelles nous avons assistées ces dernières années.

Je pense qu’une très grande prudence s’impose.

 La validation du renouvellement de mandats de 6 ans au sénat par des élus d’un genre nouveau est passée comme une lettre à la poste.

 

Elections municipales : 30 000 maires élus au 1er tour le 15 mars 2020 en l’absence de 55%  des électeurs contre 7600 en 2014 appuyés sur 64% de leurs concitoyens. 60% d’abstentions au second tour et des élus qui représentent entre 10 et 20 % du corps électoral.

 


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