Christophe Claudel Christophe Claudel 24 janvier 2021 11:54

J’habite Paris depuis 25 ans et suis exactement dans cet esprit de fuir au plus vite cette ville devenue invivable. Il y a des années que j’y réfléchis.

J’avais d’abord rêvé de partir vivre à l’étranger : Jérusalem, Chicago, Argentine, Californie... Mais c’est un rêve pas facile à réaliser.

Il y a deux ans j’avais exploré des régions et des villes attractives et à taille plus humaine au Sud de la France, où il fait bon vivre et où je me serais bien senti


-  Lyon : une grande ville qui rappelle Paris, mais beaucoup plus apaisée, bourgeoise mais aussi métissée, avec une forte population d’étudiants, une vrai dynamisme urbanistique novateur et avant-gardiste (quartier Confluence), de très beaux quartier verts et calmes, mais chers


- Montpellier : toujours très attractive malgré un engorgement certain, mais devenue beaucoup trop chère, embouteillée, bobo, voire franchement « grunge », avec ces amas de toxicos, punks à chiens, SDF et femmes voilées qui zonent toute la journée et une partie de la nuit autour de la Place de la Comédie.

- Nîmes : bonne alternative à seulement 10 minutes en TGV et 20 minutes en voiture de Montpellier. Un centre magnifique et chargé d’Histoire, une cité plus calme, plus fière, plus authentique, moins bobo, et surtout beaucoup moins chère dans le centre-ville que sa voisine. Mais étouffante l’été. Avec une mentalité nîmoise exécrable et des locaux méprisant les « étrangers » à la région. Des quartiers gangrénés par la criminalité, la délinquance, le salafisme, et donc l’extrême droite en réaction (hélas comme beaucoup de villes du pourtour méditerranéen). Un ennui abyssal le soir même l’été, à l’opposé de sa turbulente rivale Montpellier.


- Sète : beaucoup plus cool et populaire et moins chère que Nîmes et Montpellier. Les pieds dans l’eau avec des canaux magnifiques et une intense activité portuaire. Une culture aux influences italiennes, occitanes et espagnoles avec une identité forte, une population chaleureuse et très accueillante, une vie culturelle dynamique, mais assez planplan en basse saison.

- Nice : un cadre exceptionnel et idyllique, un climat très doux l’hiver, mais beaucoup trop de touristes et d’estivants en haute saison : la « Côôôôte »... Une ville qui s’est métamorphosée, modernisée et redynamisée depuis la construction du tram, qui a entraîné une plus grande mixité sociale dans les quartiers du centre, un exode des vieilles rombières à diamants et des bourgeoises friquées qui ont fui les racailles venues des banlieues environnantes pour se réfugier à Cannes ou Monaco. Mais une ville très chère, snob, à l’affût des touristes pauvres ou riches pour les plumer, une mentalité globalement hyper réac voire franchement facho (Estrosi...) avec des relents d’une époque de gloire très marquée par son maire vichyste Jacques Médecin.

En fin de compte j’avais choisi Bayonne et le Pays basque, que je connais bien pour y avoir passé plusieurs étés en stage d’arts martiaux dans les années 1990. Une ville moyenne de 50.000 hab. (130.000 pour l’agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz et 300.000 pour le Pays basque). Une identité très forte : chargée d’Histoire, populaire, militaire et industrielle, à la frontière entre Landes et Pays basque, riches de traditions, patrie du rugby, célèbre pour ses Fêtes de Bayonne (l’un des événements festifs les plus visités au monde après le Carnaval de Rio), sa gastronomie, ses fameux jambons, et moins connu son délicieux chocolat. A l’opposé de Biarritz, ancienne ville de villégiature de la jet set impériale devenue la patrie hédoniste du surf et d’une jeunesse internationale cool et branchée. Et puis l’Espagne à côté, San Sebastian, Bilbao, Pampelune, les Landes, les Pyrénées, le Béarn... Des occasions de découvertes, de visites et d’escapades sportives ou culturelles infinies.

Mais impossible en 6 mois de trouver la maison de mes rêves : le marché immobilier est pris d’assaut depuis des années par les cadres parisiens et les bordelais qui débarquent chaque année par milliers...

En 2020, dès le confinement je me suis réfugié mi-mars en Suisse pour deux mois chez mon meilleur ami qui habite près de Lausanne, dans un petit village viticole du Canton de Vaud. Très bucolique, mignon et très ressourçant. Avec le lac Léman et les Alpes juste en face, le Jura derrière, et des collines qui s’échelonnent en vignobles, champs de colza ou de maïs hérissés de clochers pointus, de vaches vaudoises et de moutons qui fabriquent du bon lait à gruyère et des chocolats... Expérience renouvelée plusieurs fois au cours de l’année et une semi-installation officielle comme résident.

Mais la Suisse est le pays le plus cher du monde, et à moins d’être un exilé fiscal ou de travailler sur place avec le salaire qui va avec (4 x supérieur au salaire français), impossible d’envisager de s’y installer.

Finalement j’ai jeté mon dévolu sur la Bretagne. Et plus précisément la région de Quimper où je recherche une maison où vivre à plusieurs et développer une petite activité d’agriculture bio, d’accueil de touristes, d’activités culturelles et de loisirs.

Un beau projet, surtout dans le contexte actuel de repliement sur soi dû à la crise sanitaire et ses confinements à répétition, à la crise économique qi s’en suit et à la dépression généralisée qu’elle engendre.

Un antidote également aux vicissitudes de la vie urbaine, supportée beaucoup trop longtemps.

Toutes les grandes villes du monde tendent en effet à devenir plus ou moins invivables dans la période actuelle : crise économique, violences, chômage, pression migratoire, communautarisme, tensions sociales...

Paris tient sans doute le pompon au niveau européen sinon mondial. Avec une municipalité amateuriste et enfermée dans ses dogmes qui a multiplié les erreurs et défiguré la ville. Bétonnée comme jamais depuis Pompidou par un urbanisme mégalomaniaque, à peine maquillé sous des délires de « végétalisation » obsessionnelle, des « forêts urbaines » burlesques, un terrorisme vert idéologique, qui entend faire disparaître les véhicules à moteur et harceler les automobilistes au profit des zones piétonnes, des vélos et des trottinettes à la con. Un plan de circulation ubuesque ajouté à un plan de travaux délirant dans la perspective des JO 2024, qui engendrent des embouteillages titanesques, des nuisances incessantes, une pollution atmosphérique, des allergies et maladies respiratoires record, dont on se serait bien passé en période de Covid. Des rats en surface plus nombreux que les flâneurs, à cause d’une saleté repoussante et de monceaux de détritus dans certains quartiers dignes de Calcutta. Et des villages de réfugiés ou de Roms qui s’égrènent comme des chapelets dans les bois, les parcs et les quartiers périphériques, avec leur lot de nuisances, d’insécurité, et les rabatteurs islamistes qui gravitent autour pour exploiter leur misère, leur ressentiment, et les transformer en bombes terroristes à retardement.

Fuir Paris coûte que coûte est donc devenu un objectif partagé par un nombre croissant de Parisiens. Beaucoup y sont d’ailleurs forcés par la crise et l’augmentation astronomique du prix de mètre-carré et des loyers. Paris n’est plus aujourd’hui qu’une ville-musée dédiée aux touristes hyper friqués, et à l’ego d’une maire qui se voit déjà future Présidente de la République et grande prêtresse des JO 2024. Avec quelques loquedus éparpillés un peu partout au nom de la « mixité sociale » par la Mairie pour faire « gauche »...


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