Octave Lebel Octave Lebel 21 février 2021 12:06

@Octave Lebel

Propagande : une diversion qui en cache d’autres en 3 coups de dés.

Il s’agit de concentrer toute l’attention que l’on devrait porter à l’Université et à la Recherche sur le fameux et fumeux « ’islamo-gauchisme » grâce à l’invitation à un jeu médiatique bien connu, celui de l’improvisation collective où des professionnels de la politique avec leurs mots, leurs clivages, leurs provocations  jette un défi rhétorique et sémantique sur la place publique pour déclencher l’effervescence médiatique et nous diviser en camps.

Parce que notre Université et notre Recherche sont mal en point alors que notre pays n’a jamais en réalité été aussi riche si ce n’est la parenthèse du covid.

Les 3 coups de dés :

- Disqualifier un adversaire dangereux (le seul en fait), une gauche authentique qui cherche à se réunir en tentant de l’associer à l’islam politique. Rien que cela. C’est gros, mais cela peut marcher le temps d’un coup. Comme la politique au culot inaugurée par N Sarkozy.

- Attaquer l’islamisme en essayant d’y associer l’adversaire précédemment cité afin d’échapper soi-même à l’examen concret de ce qui a été fait et dit dans la durée ce qui est la  seule mesure qui vaille.

- Occulter le débat sur le pilotage et les projets d’avenir de l’Université et la Recherche où rien de bon n’est à exhiber par cette majorité en période de préparation électorale.

Un travail persévérant commencé sous Sarkozy (JM Blanquer) consiste à rendre moins accessible l’Université, à déséquilibrer au profit du privé la recherche publique et au nom de la rentabilité à court et moyen terme à asphyxier la recherche fondamentale qui se fait ailleurs grâce en partie à nos chercheurs expatriés.

Un certain nombre d’entre-nous premiers de leur lignée à accéder à l’université, mis dans les conditions actuelles, auraient en réalité peu de chance d’y parvenir maintenant.

Parce que certains pensent que dans une société qui a déjà ses hiérarchies intellectuelles et sociales, une minorité bien choisie suffit. Et qu’un petit nombre issu de la diversité des conditions sociales et de leur bon vouloir convient comme modèle du mérite et de l’ascension sociale.

Trop de formation, trop d’intelligence déployée leur apparaît comme un risque social de remise en cause de leur domination économique et culturelle.

De même que de permettre en dehors des hiérarchies sociales qui sont à la base des hiérarchies économiques aux êtres humains d’aller au bout de leurs capacités intellectuelles. Valoriser les exceptions afin qu’elles restent exceptionnelles suffit largement pensent-ils. 

 


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