Sarah Connor 21 février 2021 21:33

Je ne sais pas ce qui a suscité un tel déferlement de rejet envers les apprenants d’où qu’ils viennent dans ce que j’ai écrit... oui, c’est vrai que j’ai démarré mes premiers pas d’enseignante avec meirieu comme philosophie ou idéologie... quoique le mot idéologie effraie toujours, il y a toujours des implicites dans notre mémoire rattaché à un concept d’endoctrinement quand on dit idéologie...donc on n’ose plus le dire pourtant il faut bien une idéologie ou une éthique pour devenir enseignant sinon autant mettre un répétiteur, voire un perroquet à notre place..... je me suis beaucoup ennuyée à l’époque moi à mon école et pourtant j’étais extrêmement valorisée par le système scolaire de mon époque donc je pourrais abonder dans votre sens et vouloir que tout le monde en bave pour y arriver sur le chemin aride des connaissances mais je vais vous décevoir, je rêve aujourd ‘hui d’une meilleure façon «  d’élevage «  de nos enfants, ce qui ne veut pas dire juste répondre au principe de plaisir inhérent à tout être vivant mais bien les faire accéder aux savoirs les plus difficiles s’ils le souhaitent ou en ont besoin pour leurs études mais sans privilégier effectivement le savoir et vouloir leur faire rentrer de force ce savoir dans leurs petites têtes mais en essayant de jalonner le chemin pour qu’ils franchissent justement chaque palier cognitif sans que cela soit trop ardu et démotivant tant le sentier peut sembler difficile si on va trop vite. Et qu’on élude trop ce qui a amené a l’élaboration d’une théorie ou d’un modèle .. trop de connaissances sont parachutées sans expliquer leur genèse ... ce qui ne veut pas dire qu’on démissionne et qu’on dit à ses enfants ou ses élèves : c’est trop difficile, tant pis, assieds toi et profite... si l’objectif est de leur faire faire des équations différentielles, ou des matrices de spins d’électrons et qu’ils ont besoin d’en passer par là pour valider un diplôme, on désacralise un max et on les encourage en essayant de voir ce qui les bloque... les savoirs ne doivent pas devenir un chemin de croix où l’apprenant s’autoflagelle à chaque pas pour avancer... entre le principe de plaisir qui leur dirait, « t’inquiètes, je t’amène sur le chemin en voiture » et un principe de réalité qui leur dit «  tu vas en baver, tu dois apprendre plus de 5000 ans de civilisations sur 3 ans et surtout tu gobes bien et t’apprends tout par cœur », il y a un juste milieu... donc don quijote je ne me bats pas contre des moulins à vent en pronant les pédagogies alternatives ni je n’encourage le laxisme, je donne une part de mon énergie et de mon temps à encourager des enfants à me suivre sur le chemin des connaissances et parfois je dois beaucoup les aimer ( sans investissement incestueux comme le souligne celui qui met son argument anti Steiner) comme pour des enfants qui apprennent tout juste à marcher et leur dire que j’ai confiance en eux et qu’ils y arriveront. Entre ceux qui ont se sont endormis comme mécanisme de défense , ceux qui ont developpé déjà à 4-5 ans une violence contre cette école qui les compare aux autres et les dévalue, j’ai parfois tout un travail de remise en confiance avant d’aborder tout savoir. Ce qui me prend souvent 2 ou 3 mois et ils sont petits ! Donc plus en confiance face aux adultes ! Alors je vous laisse imaginer ce que devrait prendre la mise en confiance chez des ados rétifs. Tout enfant a un désir d’apprendre et de montrer son intelligence. Même dans nos banlieues comme c’est le sous entendu de vos propos.. seulement là , la remise en confiance est souvent difficile à cause du nombre, à cause des programmes trop exhaustifs et du manque de personnel en cas de problèmes d’indiscipline... certains diront, on n’est pas psy, pourtant il y’a des moments où on doit l’être et la génération d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier, on ne peut appliquer une pédagogie traditionnelle ( considérer les enfants et ados comme des vases à remplir) , et vouloir à tout prix appliquer la pédagogie d’hier sur les enfants d’aujourd’hui, c’est comme de vouloir faire rentrer un carré dans un rond, cette génération n’a pas grandi en se taisant et exprime souvent bruyamment son désarroi face à cette pédagogie violente qui finalement les exclut par son aridité...regardez des vidéos sur l’école finlandaise, vous comprendrez mieux mon propos.


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