Octave Lebel Octave Lebel 26 février 2021 21:41

@Fergus

Bonjour Fergus,

Vous vous souvenez bien sûr que De Gaule en son temps joua la politique de la chaise vide et que Thatcher dans un autre genre demanda un rééquilibrage de sa contribution. Autre époque, sujets plus complexes actuellement et dangers plus grands pour l’UE dans laquelle nous sommes inclus avec une profondeur et des inconvénients dont nos concitoyens, me semble-t-il commencent vraiment à percevoir l’ampleur. En fait, à mon avis, c’est le cas de tous les peuples européens qui cherchent un cadre où se retrouver. Nous traversons une fenêtre de crise existentielle avec comme toujours des forces à l’affût pour en tirer parti. Ici, ce n’est pas le printemps des peuples mais c’est la rumination à bas-bruits avec des hauts et des bas.

Concernant les institutions européennes, je vois ce que vous voulez dire mais cela au fond pourrait se faire sans changer vraiment les choses si on ne modifie pas l’ensemble des institutions européennes dont la dynamique est de dissoudre les états-nations et les identités des peuples. Non pas que je pense que les choses doivent se conserver éternellement en l’état. Mais l’identité des peuples est une richesse complexe et multiforme, une part de leur dynamisme et une ressource qui est partagée et se partage. Visiblement les classes dirigeantes américaines ne comprennent pas ces dimensions ainsi que celles ici qui voient leur avenir dans l’UE. Ils voient des freins là où la vie s’exprime , s’affirme et se transmet. Il me semble que cette dimension qui n’explique pas tout bien sûr est fortement présente dans la dynamique chinoise et ailleurs dans le monde et cela leur échappe aussi.

Je crois aussi que le socle des institutions à développer en Europe est l’ensemble des états-nations qui doivent retrouver ou développer des institutions permettant une réelle participation démocratique de leurs concitoyens à la vie publique. Nous avons ici largement notre part à faire.A partir de là, la mise en place d’institutions européennes capables d’arbitrage, de décisions et de mise en œuvre des politiques communes devrait pouvoir se faire avec une certaine solidité et adhésion.

Je pense aussi que nos dirigeants européens ont du mal à développer un discours fort concernant la démocratie car ils se savent dans une injonction paradoxale, malaise partagé me semble-t-il aussi par nos médias dominants.


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