velosolex velosolex 26 février 2021 19:22

C’est le premier livre de Houellebecq que je lis. Je sais, j’ai du retard ! ..Je ne ferais pas le poids auprès des spécialistes. Je l’ai digéré lentement. A mi -temps. Car Je lis souvent deux livres à la fois.
Le deuxième, c’était « Middlemarch », un roman Victorien de George Eliott.C’était intéressant car les deux livres parlaient un peu de la même chose. Je ne parle pas de la sexualité, mais du malaise des campagnes. Dans Angleterre de 1830 il s’agissait de l’apparition du train dans le bocage, et des conséquences environnementales, humaines, et économiques .
Presque deux siècles plus tard nous avons sous l’aire Houellebecquienne, un aperçu saisissant des effets du libéralisme qui a pris son élan au dix neuvième pour nous mener où nous en sommes.... L’intrigue amène l’auteur à nous présenter l’horreur de poulaillers industriels et d’exploitation animale, avec celle du paysan broyé en bout de chaine. On ne peut que le féliciter du travail d’artisan réussit à ce niveau. .
Sylvain Tesson dans « Les chemins noirs » avait esquissé déjà, du bout de ses brodequins, l’horreur de ces diagonales du vide, qui allait déboucher sur la crise des gilets jaunes.
Il y a des effets Céliniens certains chez Houellebecq, et de l’esbrouffe ! Allegro-Moderato... Ca d’étonne avec ceux Proustiens de George Eliott, très collé-monté, quoique inspirée. .
Parfois de très belles pages un peu impressionnistes, après d’autres plutôt impressionnantes. le style de l’auteur est comme celle de la machine à laver, avec ces différents programmes. Mais enfin j’ai bien apprécié son hommage aux vaches Normandes. Quelqu’un qui apprécie autant les vaches ne peut tout de même pas être si mauvais et déglingué qu’il veut en donner l’air, revenu de tout et n’allant plus nul part qu’au bout de la nuit.
Pour dire que je n’ai pas cru à ses menaces de passer à l’acte. Déjà qu’il n’avait pu appuyer sur la gâchette pour descendre un oiseau. Cela m’avait rassuré sur ses intentions futures.
George Eliot parle aussi un peu du malaise des paysans, ces pauvres bougres dépendant alors d’un superviseur, présent surtout pour recevoir les fermages. En 2019 Lactalis semble bien le nouveau déterminant en lien avec la politique agricole qui a supprimé les quotas de lait.


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