@njama
Bonjour et merci beaucoup pour votre belle lettre.
Il s’agit là d’une correspondance privée mais sachez que je l’ai lue comme si elle m’avait été destinée, écrite en quelque sorte à tous ceux qui aiment la Syrie. Pays cruel et doux à la fois, âpre, difficile, mais tellement attachant. Trop de souvenirs, en quelque sorte. Souffrance de voir un somptueux pays anéanti, des lieux aimés ravagés, trop de gens disparus, mais aussi espoir réel de le voir revivre. Car soyez-en sûr, la Syrie revivra. دائماً . Da’iman, toujours, ou pour toujours. Cette expression que l’on entend lorsque, invité à boire le café que l’on vous aura servi, au milieu des conversations et des échanges soudain devenus plus sérieux, plus solennels, réservés, vous comprenez qu’à l’instar de la boisson précieuse que vous buvez on formule le souhait que le pays, la maison, ceux qui l’habitent, continueront de vous accueillir aussi généreusement que dans cette famille qui, un soir, me montra avant que d’en jouer, un véritable trésor : un oud Nahhât.

Cordialement,
Renaud Bouchard