Daruma 14 avril 2021 08:51

@Francis, agnotologue

« D’une certaine façon c’est un peu le syndrome du larbin. »

Je n’aime pas cataloguer les gens. Les gens sont mes semblables. Je préfère penser que les hasards de la vie ainsi que nos déterminations familiales, sociales et professionnelles nous conduisent à être ce que nous sommes. La réussite sociale et le confort qu’elle apporte te poussent à adhérer au pouvoir comme par une force gravitationnelle très puissante. En schématisant, ça donne : j’ai atteint la réussite matérielle en vivant dans une société régie par ce pouvoir, donc je dois me ranger du côté de ce pouvoir ; il ne peut pas être foncièrement mauvais puisqu’il me permet de vivre bien ou du moins correctement. Bien sûr, ce n’est pas formulé de manière consciente.

On ne se lève pas un matin en décidant de devenir un larbin ou un collabo, c’est un processus d’adhésion qui commence dès l’enfance, et qui s’opère à notre insu. La fabrique du consentement est très puissante. S’y ajoute depuis une trentaine d’années la fabrique du crétin (voyez la vidéo de Jean-Paul Brighelli sur youtube). Pour s’extraire de ce puissant conditionnement, de cet endoctrinement qui est invisible car il est partout et qu’on n’en a pas connu d’autre, il faut un point de rupture dans sa vie, une bifurcation. Ce peut être une rencontre, une grave maladie, une expatriation avec choc culturel, un échec… Si je n’avais pas connu quelques unes de ces ruptures du ronron mental dans lequel j’étais confiné sans le savoir, je serais probablement resté un larbin.


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