Daruma 13 avril 2021 12:44

Deux remarques :

1. Pourquoi créer une nouvelle catégorie servant à étiqueter les gens si nous sommes tous, à un moment ou un autre, et à des degrés divers, victimes de cette tendance ? Si nous sommes tous peu ou prou des ultracrépidariens, alors il n’y a pas d’ultracrépidariens. Je trouve que la tendance à essentialiser les gens est encore plus nuisible que l’ultracrépidarianisme.

2. Pourquoi créer un mot nouveau – qui plus est un terme si alambiqué qu’on se croirait revenu à l’époque de Molière, avec ses médecins au galimatias jargonnant – pour désigner un phénomène qui existe depuis toujours et que Descartes a déjà parfaitement décrit ? Les défauts que sont la précipitation (jugement hâtif) et la prévention (confiance accordée à des préjugés) sont si banals et répandus qu’ils devraient être désignés par un terme plus simple. Ce n’est pas comme si c’était une maladie rare. En plus, le terme existe déjà : la sottise. Voici la définition qu’en donne André Comte-Sponville dans son Dictionnaire Philosophique :

SOTTISE : « Le mal le plus contraire à la sagesse, disait Alain, c’est exactement la sottise, j’entends l’erreur par précipitation ou prévention. » La sottise se distingue par là de la bêtise, qui serait plutôt le contraire de l’intelligence et se trompe par lenteur ou incapacité.


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