@Fergus

Salut Fergus,

Je ne sais pas ce que tu entends par « pragmatisme social ». J’ai un souci de définition car il y a une part d’utilité et de socialisation mais aussi du mimétisme et du conformisme dans cette idée très globalisante. .

Après avoir établi un tableau assez correct, je crois, du « principe connaissant », dans mon article précédent, je me heurte à l’étape suivant. Le principe qui vient après est-ce le principe jugeant ou le principe obéissant ? De là dépend la réponse que je pourrais donner à propos du pragmatisme social.

En effet, l’être vivant obéit avant tout : à sa nature, à son instinct, à ses habitudes, à ses pulsions, etc. Il juge aussi. Il pense en tout dernier car penser demande de gros efforts.

L’individu social obéit. La question, c’est à quoi. Et aussi : à quoi faut-il obéir, à quoi ne faut-il pas obéir, ces deux questions se posant à chaque fois qu’il faut décider. Il est des cas où ne devrions suivre les lois de la nature, d’autres cas il vaut mieux obéir aux lois sociales dominantes.

Il y aurait donc un principe jugeant et un principe d’obéissance. Sont-ils liés ou autonomes ?

Enfin, outre le pragmatisme social, il ne faut pas négliger le libre-arbitre de chacun.

Chacun doit pouvoir décider d’abord par rapport à lui-même et à sa situation et en fonction de son engagement envers la société. Un jeune qui veut voyager et qui consomme beaucoup de loisirs et de spectacles jugera très utile de se faire vacciner. Un autre jeune, casanier, jugera cela inutile. Un vieux aura intérêt à juger urgent de se faire vacciner.

Car même s’il est le plus fort des stoïciens, il lui faut maîtriser sa peur et non pas ignorer le danger. La conscience du danger ne doit pas être occultée par des raisonnements. Face aux lois de la nature, la raison ne peut que s’incliner. La philosophie ne s’étend qu’à ce qui dépend de la pensée. La pensée s’arrête là où la loi de la nature s’impose.