Hier c’était l’anniversaire de Freud. Il avait déjà tout compris. Prométhé ne rendrait pas l’homme heureux : en 1930, dans son ouvrage Malaise dans la civilisation, Sigmund Freud passait en revue les « causes de désillusion » et soulignait le caractère ambivalent de la « récente maîtrise du temps et de l’espace ». Il s’interrogeait notamment sur la signification de la photographie et du disque en tant que « matérialisations de la faculté qui a été donnée à l’homme de se souvenir, autrement dit de la mémoire ». « L’homme, écrivait-il, est devenu une sorte de dieu prothétique, dieu certes admirable s’il revêt tous ses organes auxiliaires, mais ceux-ci n’ont pas poussé avec lui et lui donnent souvent bien du mal... L’avenir lointain nous apportera, dans ce domaine de la civilisation, des progrès nouveaux et considérables, vraisemblablement d’une importance impossible à prévoir ; ils accentueront toujours les traits divins de l’homme... Nous ne voulons toutefois point oublier que, pour semblable qu’il soit à un dieu, l’homme d’aujourd’hui ne se sent pas heureux. »


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