Céline Ertalif Céline Ertalif 2 mai 2007 23:01

@ Masuyer

Ton article est à, mes yeux, parfaitement sain sans qu’il soit nécessaire de le justifier davantage. Effectivement, les Bretons sont plutôt communautaristes qu’universalistes et perçoivent souvent dans l’universalisme davantage le centralisme dominateur qu’autre chose. Je ne cache pas que c’est exactement mon cas.

Mais il s’agit nullement de crier misère. Il y a eu depuis quelques décennies un effort considérable des Bretons pour connaitre et faire connaitre l’histoire bretonne. Il y a énormément de livres de grande qualité, et que je ne peux que conseiller à tous d’en découvrir un bout. C’est très important parce que de nombreux bretons ont forgé un regard distant, un peu critique, tout simplement parce qu’il y a une connaissance historique différente de la seule version apprise à l’école par tous les français.

Pour revenir au sens de l’article qui est de comparer le racisme à l’encontre des français de la périphérie au racisme plus contemporain à l’encontre des peuples de la périphérie européenne d’aujourd’hui, je voudrais dire mon interrogation sur les sources de la force de l’anti-racisme des bretons.

Outre la symbolique du seul député noir de la métropole élu à Chateaulin, il n’y a sans doute pas une seule raison à cette attitude. Héritage catholique, oui. Faible présence des étrangers sur le sol breton ? encore une vérité. Souvenir du mépris subi par les émigrés bretons ? oui. Mais, j’ai tendance à penser que la connaissance des bretons de leur propre histoire tient sans doute un rôle important parce qu’il relaie les souvenirs familiaux. D’ailleurs la Taverne des Poètes a commencé par un exemple typique du relais qui existe en Bretagne entre une connaissance historique régionale et les histoires de famille. Cela va faire mal à certains, mais l’anti-racisme breton a des sources très... communautaristes !


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