Luniterre Luniterre 10 juillet 2021 09:45

@Pierre

 Concernant le film, actuellement, cela semble fonctionner…

Il en existe, de toutes façons, diverses copies accessibles sur le net. En mettant : « брестская крепость фильм » dans le moteur de recherche, vous aurez le choix… Il y a même une version « française » ( https://youtu.be/QeMUHLtzisE ) en termes de doublage des voies, assez bonne, sur ce plan, mais mauvaise, question qualité de l’image. A synchroniser, éventuellement, avec une VO, en coupant le son de celle-ci...

Concernant le « double jeu » éventuel de Loukachenko, je pense que c’est tout simplement une stratégie logique de défense des intérêts économiques de son pays, et partant, de son indépendance.

Si la Russie a fait quelques cadeaux au Bélarus sur le pétrole, c’est moins le cas avec le gaz, ce qui a posé de gros problèmes en termes de coût de la vie pour la population. 

Concernant les échanges commerciaux, la situation est complexe, et le principe de « place de transit » plus ou moins licite entre l’Est et l’Ouest peut fonctionner dans les deux sens… Du reste, il est clair qu’une partie importante de la bourgeoisie oligarchique russe, qui a soutenu l’opposition contre Loukachenko, au moment des élections, espérait faire du Bélarus une « porte de sortie vers l’Ouest » pour ses propres affaires…

C’est bien plutôt, en réalité, ce qui a réellement failli lui coûter son siège… Mais il est également clair que Poutine était tiraillé par la pression de ce groupe important, qui risquait de par le fait de saper également son pouvoir et l’indépendance de la Russie. Cette situation a atteint son paroxysme avec l’affaire « Wagner », en réalité manipulée par l’Ukraine, et il s’en est donc fallu d’un cheveu pour que le cours de l’histoire ne bascule à nouveau, style 1989-91 ! 

Même si indirectement, la « solution » de cette affaire a donc permis de prendre conscience du danger, du côté russe comme du côté biélorusse, et de réamorcer la solidarité des deux pays face à l’Ouest.

Dans le « rapprochement » provisoire de Loukachenko vers l’Ouest, il faut aussi tenir compte qu’il a longtemps été en mesure de jouer un rôle diplomatique important, (accords de Minsk) ce qui convenait à toutes les parties, mais impliquait donc une certaine « neutralité » de la part du Bélarus, ce qui en faisait donc un partenaire autorisé de toutes les parties, et pourquoi pas, sur le plan économique, également. Il y a même eu, semble-t-il, une ébauche d’accord d’échanges économiques avec l’Ukraine. Au passage, il est utile de rappeler que la Russie, malgré la crise, reste le principal partenaire économique de l’Ukraine. 

Mais concrètement, les ukrainiens, comme les occidentaux, n’avaient donc aucune intention réellement bienveillante à l’égard du régime de Loukachenko, et c’est bien ce qu’il a fini par comprendre ! Il n’était tout au plus, pour eux, qu’un pion diplomatique des plus provisoires, et à éliminer à la première occasion !

Mais en réalité, le Bélarus moderne est quasiment son « bébé », qui est, en quelque sorte, en train de devenir adulte, et il n’a pas envie de le voir sombrer. Ce n’est donc pas une simple histoire de pouvoir personnel, même si l’on peut comprendre qu’il s’identifie à l’histoire de son pays, à la manière de De Gaulle, mais avec encore bien plus de justification, à mon avis. Un De Gaulle qui ne lâche rien, et d’autant moins que sa victoire électorale, même si ambigüe, vu les circonstances, n’est en fait probablement pas usurpée, si l’on tien compte de l’ensemble du pays, et pas seulement de Minsk.

Rappelons nous que Mélenchon, il y a quelques années, déplaçait des foules considérables, dans la rue, sans parvenir à s’imposer, pour autant, dans le urnes. 

Il n’y a donc pas d’incompatibilité entre la réalité de la mobilisation massive, mais provisoire, de l’opposition, au Bélarus, et son échec électoral.

Actuellement, elle semble même être en train de forger le prochain… 

Luniterre

 



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