Pierre Pierre 11 juillet 2021 08:49

@Luniterre

Ce que vous dites est intéressant mais pour bien me faire comprendre, je voudrais élargir mon raisonnement pour relier des événements différents sous une même logique.
Je crois que nous serons d’accord pour dire qu’il existe un puissant mouvement de pensée occidental qui a pour objectif d’établir une domination sur la planète ou du moins sur la plus grande partie possible de celle-ci.
Ce mouvement ne porte pas de nom, il a des contours assez flous mais a une stratégie bien définie pour arriver à ses fins. 
Il part du principe que le capitalisme libéral a gagné la guerre froide et qu’il ne doit plus tolérer de systèmes alternatifs menaçant son existence comme le fit le marxisme.
Les élites économiques, financières, intellectuelles et politiques adhèrent à ce mouvement. Il a le soutien de la plupart des agences de renseignement et de sécurité des pays membres de l’OTAN ainsi que de l’OTAN elle-même et bien sûr aussi de l’UE.

Les idées sont constamment remises à jour lors de forums, de think-tanks néo-conservateurs et de publications d’articles et d’essais.

Les médias nationaux et privés aux mains de milliardaires sont les vecteurs de ces idées pour avoir le soutien populaire.

C’est ainsi que nous avons par exemple vu les guerres d’Irak, de Libye, de Syrie, les Révolutions de couleurs, le Printemps arabe et maintenant la crise biélorusse. Ces crises ont toutes commencé par des appels lancés sur des réseaux sociaux ce qui ajoute ceux-ci à la liste des vecteurs.

Le financement de ces révoltes est divers : fonds américains d’aide, soutiens financiers de pays européens à des oppositions qualifiées de démocratiques, fonds privés comme celui de Soros, fonds off-shore d’oligarques russes et autres, argent de caisses noires (CIA) etc.

Ponctuellement, les acteurs de ces révoltes trouvent le soutien financier chez ceux qui bénéficieront directement ou indirectement à ces renversements de régime.

J’en reviens à la Biélorussie pour dire que les opposants en exil ne sont que des marionnettes au service de ce mouvement que j’appellerais « l’État profond atlantiste »

Pour moi, l’affaire de l’avion de Ryanair a pris tout ce petit monde par surprise et il l’a monté en épingle pour d’un côté sauver la face et de l’autre affaiblir la cible biélorusse et par conséquent son président.

Les accusations indignées de piraterie aérienne et de tortures sur Protasevitch sont destinées à émouvoir le grand public et à le rallier à la bonne cause mais c’est bien l’État profond atlantiste qui est derrière les déclarations de l’opposition et c’est lui qui oblige les États à prendre des sanctions contre la Biélorussie via l’UE.

Je suis tout-à-fait d’accord que c’est Poutine et le système alternatif conservateur russe qui est la cible ultime et qu’un renversement de Loukachenko est une étape pour y arriver.

Quant à l’évaluation des conséquences de cette affaire, je pense que Loukachenko et ses conseillers ont espéré que vu la forme (pas de contrainte) de l’atterrissage de l’avion à Minsk, les Occidentaux se contenteraient de protestations mais à mon avis, un clash plus sérieux avait sûrement aussi été envisagé.

Il y a jusqu’à présent un gagnant dans cette affaire, c’est Poutine et c’est peut-être la première fois qu’il gagne sans rien faire.


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