lunatique 7 octobre 2021 10:17

Bonjour,

Franchement, un panégyrique construit à partir de ce que vox populi répand avec abondance et qui reprend tous les lieux communs à propos de Bernard Tapie, je ne vois pas l’intérêt, même si les uns et les autres, avez « travaillé » avec Bernard Tapie, si vous n’avez rien à dire qu’on ne sache déjà.

Je connais, moi aussi quelqu’un qui a travaillé avec Bernard Tapie, à La Provence, et qui ne serait pas d’accord je crois avec vos flagorneries.

J’ai des souvenirs, qu’il faudrait vérifier, mais il me semble que la première fois qu’on a entendu et fait connaissance avec Monsieur Tapie, c’était quand il prétendait représenter de possibles repreneurs pour Manufrance. A cette époque, quand on présentait le personnage à la télévision, le ton était franchement sceptique quant à sa valeur et la confiance qu’on pouvait lui accorder. D’ailleurs, après bien du bruit la reprise de Manufrance par les merveilleux financiers qu’il était sensé représenter ne s’est jamais faite.

Mais, à ce moment là, messieurs les informés, y-avait-il des gens derrière lui ou n’était-il qu’un escroc ?

Je crois me souvenir aussi du rachat des piles Wonder. Tapie fait le grand cœur sur le site de Lisieux, il ose dire qu’en bonne gestion industrielle le site devrait être fermé puisqu’un autre site suffit à la production, mais qu’il gardera Lisieux eu égard aux possibilités d’emploi très dégradées sur la ville et que son coeur saigne à l’idée de toute cette misère à venir. Il licencie 150 personnes pour pouvoir sauver 250 emplois ! On connaît depuis, abondamment, ce genre de musique.

Dix mois plus tard, il ferme le site de Lisieux, Wonder voit son action bondir de 560%. Tapie revend et empoche 480 millions de Francs de plus value, soit 72 millions d’Euros. Et laisse les 250 employé-e-s sur le carreau. C’est sans doute sa première grande affaire juteuse et peut-être la seule.

Quant à Adidas, la deuxième « grande affaire » de Tapie, même si elle est très complexe car très politique au moment de sa vente Tapie est ministre « socialiste » la société perdait de l’argent avant la reprise par Louis Dreyfus. Sans doute que le management de Dreyfus n’avait rien d’humanitaire, mais en tout état de cause il a fait d’une société qui perdait de l’argent, une société qui en a gagné beaucoup. Quand Tapie vend en 1993 la « grande affaire de sa vie » achetée en 1990, la presse professionnelle considère qu’il fera une opération blanche, voire y laissera quelques plumes.

Dreyfus le dira lui-même, Adidas valait beaucoup et très peu. Beaucoup si l’on considère la notoriété de la marque (une des marques faisant partie des 10 les plus connues dans le monde), très peu si on regarde son chiffre d’affaire.

Et je crois qu’on pourrait à loisir retrouver des exemples édifiants sur la vie de l’hyper camelot.

Il me fait penser à ces posticheurs, quelques fois ahurissants d’aplomb, qui vendent sur les marchés en interpellant les badauds avec des histoires proprement loufoques. J’en ai connu un qui vendait des montres en prétendant qu’ainsi il aidait à la survie de « LIP » voire même « des LIP » !

On dit de Tapie qu’il a eu mille vies. Mais comme on dit mille métiers, mille misères, on peut peut-être dire milles vies...


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