amiaplacidus amiaplacidus 15 janvier 2022 12:16

@Fanny qui dit : « ... Nos brillants économistes n’y comrennent rien.
Evoluant dans un environnement démocratique semblable au nôtre 
... »

Les « brillants » économistes ne comprennent pas, parce que c’est plutôt le résultat d’une organisation politique et démocratique qui, contrairement à ce que vous dites, est terriblement différente de la nôtre.

La Suisse (j’y ai travaillé et j’habite à 5 km de la frontière, alors je connais bien ce pays) est très décentralisée. Divisée en 26 cantons qui ont chacun leur constitution, leur parlement, leur gouvernement, leur justice, etc. En fait, tout ce qui n’est pas explicitement fixé dans la constitution fédérale du ressort de la confédération est, ipso-facto, du ressort des cantons.
Au surplus, à ma connaissance, aucun politique en Suisse, quelque soit le niveau (commune, canton, confédération) n’a de pouvoir à lui seul, c’est toujours collectif. Par exemple, le gouvernement fédéral, les sept membres discutent, se mettent d’accord et ensuite assument collectivement les décisions devant le peuple. Si ce dernier n’est pas d’accord, il peut lancer un référendum, c’est très facile, 50.000 signatures à récolter en 3 mois.
Exemple, il y a quelques mois le parlement et le gouvernement fédéral ont pondu une loi sur le covid. Les opposants ont récolté les 50.000 signatures en moins d’un mois je crois. Le scrutin a eu lieu en novembre, la loi a été acceptée à plus de 60 %.
Ce droit de référendum met une pression constante sur les politiques, ils ne peuvent pas faire n’importe quoi, n’importe comment.

À comparer avec la France, on élit tout les cinq ans un président (bon ou mauvais, là n’est pas la question), ensuite, ce président fait ce qu’il veut durant cinq ans sans, strictement, aucun contre-pouvoir : parlement-godillot, justice aux ordres (via le garde des sceaux), dans les communes les maires soumis aux décisions des préfets, etc.
Si le parlement élu n’est pas du même bord politique que le président, on passe en cohabitation. Ce n’est pas mieux, le président nomme un premier ministre conforme au parlement et c’est le premier ministre qui fait ce qu’il veut, avec un parlement-godillot et comme il nomme le garde de sceaux, la justice suit. Le président ne sert plus qu’aux inaugurations.

Rajoutez une centralisation absurde. Ce que l’on nous a présenté comme décentralisation n’est qu’une répartition géographique des décisions de Paris, aucune région, aucun département n’a de constitution ou de justice indépendante.
On en arrive à des décisions aberrantes, par exemple le tracé du moindre sentier à ânes en Corse est décidé à Paris par des fonctionnaires qui ne connaissent de la Corse que le littoral bronze-cul de l’été. Le pire, c’est que mon exemple n’est même pas une caricature.
Alors, dans ces conditions, pourquoi s’étonner que votre fille est muette (cf Molière).


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