Clark Kent Séraphin Lampion 12 mai 2022 17:49

Vous écrivez :

« … dans une communauté villageoise primitive plus ou moins autarcique, où chaque agriculteur vit de sa propre production et n’échange les surplus que contre ce qu’il ne produit pas lui-même, et le plus souvent, avec les artisans du village, il y a peu de chance que cette économie génère une forme de capitalisme, considérée comme accumulation significative de capital. »

Ce tableau idyllique n’a hélas jamais existé dans la vie réelle. C’est un peu comme du Giono !

Dans la vie réelle, il existait chez les Romains des latifundia, grands domaines agricoles appartenant à de riches patriciens et cultivés par des esclaves. Au moyen âge, le sort des serfs était le même que celui des esclaves, et les fermiers libres étaient métayers et devaient la moitié de la récolte au propriétaire. Pendant la période classique, les aristocrates se partageaient avec les abbayes 90% de la propriété foncière. Les petits propriétaires terriens datent en fait du dix-neuvième siècle (tout comme la plupart des paysages ruraux, après qu’il y ait eu une vaste redistribution des terres et une révolution agronomique (assèchement des marais en particulier). Cela n’empéchait pas ces ferniers qui payaient des impôts d’avoir une comptabilité dans laquelle on distinguait capital mort (terres et matériel) et capital vivant (bétails).

Il y a eu de fait accumulation de capital dès qu’il y a eu propriété privée des exploitations agricoles, et ça nous ramène au néolithique. Certains disent que les systèmes d’écritue sont apparus dans des régions où l’agriculture était développée, basée sur l’irrigation, et les tablettes d’argile et autres papyrus étaient avant tout des documents comptables pour enregistret les crédits et les dettes de chacun.


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