Sylvain Reboul Sylvain Reboul 21 mai 2007 17:52

Remarquable article qui fait mesurer la démesure des tâches qui restent à accomplir pour civiliser en un sens plus juste le capitalisme financier mondial en cours de dérégularisation qui soumet les états et les sociétés de plus en plus ouvertes et interdépendantes à sa domination.

Mais, me semble-t-il, il est vain et naïf de chercher dans les partis ou les syndicats dits de gauche et leurs dirigeants les boucs emissaires de l’impuissance de la politique à réguler l’économie. Il est plus réaliste de voir dans le destruction des solidarités sociales que produit un système dans lequel les ir-responsables économiques sont non-identifiables et non localisables, la condition fondamentale de la difficulté de lutter pour la préservations et à plus forte raison l’extension des droits des salariés. Les luttes contre le chômage et la précarité par exemple semblent, dans les conditions actuelles, vouées à l’échec ; ce qui oblige à accepter des conditions de travail et des revenus pires que les actuels.

Il conviendrait alors de considérer que cette mondialisation économique exige une mondialisation politique démocratique et que celle-ci commence par la politique internationale à laquelle doit s’arrimer la politique interne.

La seule issue de celle-ci reste dans une politique patiente de redynamisation de la vie démocratique au travers d’une participation plus grande des citoyens et des salariés à la définition des règles sociales qui permettent de responsabiliser les entreprises et les transferts de capitaux sur le plan, national, européen et mondial afin de donner des chances de développement à chacun dans le cadre d’une mondialisation irréversible des échanges.

Cela suppose un mouvement social associatif et syndical mondialement de plus en plus intégré (et d’abord en ce qui nous concerne sur le plan européen), comme force pluraliste de propositions et non de contestation aussi radicales que stériles. cela suppose aussi la participation des salariés à la direction des entreprises comme en Allemagne ou en Suède par exemple (cogestion)

Dans un tel conyexte l’idée de révolution collective brutale anti-capitaliste qu’elle soit limitée à un pays ou mondiale est absurde, voire catastrophique, sauf à vouloir ressusciter les brigades rouges et leur terrorisme criminel dont on sait où cela les a conduit.

Seule l’idée d’un réformisme incrémentiel dans un cadre politique européen et syndical ou associatif plus démocratique , en ce qui nous concerne, peut imposer des règles capitalistes dont la légitimité de ce système a besoin pour survivre, comme cela a été le cas du capitalisme sauvage du XIXème, peu à peu social-démocratisé au profit de son dynamisme et de son acceptabilité sociétale.

Il est illusoire de penser que la politique tomberait du ciel et/ou serait l’affaire des partis et de dirigeants tout puissants, vertueux ou corrompus. Nous avons les dirigeants que mérite notre investissement politique. La politique ne peut retrouver de la puissance d’agir que par le renouveau dynamique de la vie syndicale et associative citoyenne.


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