Pierrot 17 mars 2023 01:14

@Zord
D’une part, le drone était équipé de caméras retransmettant les images de son environnement en temps réel. Aux yeux des opinions publiques mondiales, la preuve d’un tir sur l’appareil aurait certainement constitué une agression irréfutable et aurait créé un incident beaucoup plus sérieux et que celui qui est survenu, lequel sert déjà de prétexte à une escalade de l’OTAN contre la Russie (e.g. l’autorisation donnée par la Turquie à l’armée américaine de traverser le Bosphore).

D’autre part, un tir aurait aurait certainement détruit ou gravement endommagé le drone, et la Russie n’aurait pas pu le récupérer pour l’étudier (pour info, ils l’ont déjà retrouvé par 900 m de fond à 120 km au large de leur frontière maritime grâce à un sous-marin robotisé).

Bien qu’on ne puisse exclure que les avions russes aient effectivement réussi, par leurs manœuvres, à provoquer indirectement la chute du drone, l’une des raisons possibles qui pourraient expliquer que l’appareil se soit abîmé en mer est sa désactivation volontaire par son opérateur américain, par exemple pour provoquer un incident (comme le suggère la version officielle russe) ou pour faire disparaître les traces de son activité (e.g. participation aux opérations militaires ukrainiennes, couverture d’activités sur le gazoduc South Stream situé à proximité) dans l’éventualité où il serait capturé.
 

Par ailleurs, le droit est un concept assez flou dès lorsqu’il concerne les agissements de superpuissances militaires qui se mènent une guerre froide.

Le « droit international » désigne pour une grande part ce que les États-Unis interdisent ou s’autorisent au nom de leurs intérêts, ce qui peut être assimilé à la loi du plus fort. Il désigne également un certain nombre de normes plus ou moins officielles et consensuelles qui définissent des limites que les États peuvent ou non décider de franchir, en fonction de l’importance des intérêts qu’ils défendent, des oppositions qu’ils rencontrent et selon qu’ils sont en situation de force ou de faiblesse.

Ainsi, le harcèlement des navires et aéronefs militaires des adversaires dans les eaux internationales est monnaie courante, et a souvent débouché sur des incidents beaucoup plus graves que celui-ci.

À ce niveau, le droit apparaît surtout comme un outil de manipulation des opinions publiques qui joue sur des questions morales.


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