velosolex velosolex 18 mars 2023 16:12

@Fergus
La fortune de Cabu, c’est d’être resté un enfant dans l’âme. Il a commencé à dessiner pendant son service militaire, ( en algérie) dans une sorte de journal des armées, où il se foutait gentiment de la gueule des autorité. 
Puis à dessiner dans Pilote, le journal du grand Duduche, dés le début des années 60...
« Le grand Duduche », sera son personnage charismatique, bientôt pris par les affers de l’adolescence. Ces vieilles planches, « très potaches » restent un bon moment de sociologie de cette époque. Déjà, dans cette oeuvre en germe, on voit les archétypes qu’il développera plus tard dans « charlie Hebdo », ou « Le canard enchainé » ; Le proviseur, barbu, fait déjà écho aux caricatures des ayalolahs, même si sa fille, objet de fantasme pour le grand duduche, ne porte pas de voile, mais une mini jupe....Je ne sais pas à quel moment, la fille du proviseur est devenue cette « Catherine », dont Cabu, publiera « le journal de Catherine », drôle, libertaire et insolent. « Le beauf » est déjà là aussi...Plus il le déssinera, et plus ce personnage s’humanisera, révélant par là que plus on fréquente une personne, plus on s’aperçoit de la complexité de ceux qui peuvent nous faire horreur, dans un premier temps. 
Je me souviens d’un planche du journal Pilote, située un peu avant 68 je crois, où l’on voit le « lycée de l’an 2000 ». Cabu représente tous les étudiants assis derrière un ordinateur....
L’infortune de Cabu, c’est de n’avoir pas vu à temps que ce n’était plus les lecteurs du journal « Pilote », qui lisait ses vannes, et que les nouveaux proviseurs, étaient devenus des Ayatollahs, et que l’internet permettait à des gens qui n’étaient pas liés à notre forme d’humour, devenaient de plus en plus dangereux. C’est la rencontre de ces deux forces, qui lui a été malheureusment fatale. 


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