Sirius Grincheux 15 juillet 2023 07:18

Istanbul n’est pas la Turquie.

J’ai voyagé en Anatolie en 1963, en stop, en train et en autocar., et j’ai pu apprécier l’hospitalité de gens modestes et généreux, héritiers d’une culture qualifiée ici d’« orientale », beaucoup plus proche du Moyen Orient que de l’Europe.

Istanbul se situe entre les deux. C’est une métropole cosmopolite et multiculturelle depuis l’antiquité, quand elle s’appelait Byzance, d’abord grecque, puis orthodoxe, rivale de Rome, capitale de l’empire d’orient et dominante après la chute de l’empire d’occident qu’elle a phagocyté à partir de son comptoir établi à Ravenne.,et et le Moyen-Age, quand les Génois et les Vénitiens se disputaient le contrôle de la ville pour maitriser le point d’arrivée de la route de la soie et dispatcher épices et soie dans tout le bassin méditerranéen. Les Turcs seldjoukides leur ont succédé mais, s’ils ont ouvert la voie à leurs successeurs ottomans qui ont structuré l’intérieur du pays, ils n’ont jamais transformé la ville-phare qui peut donner l’impression que vous avez ressentie en consommant un produit touristique élaboré mais ne livrant que ce qu’il est souhaitable que vous perceviez.

Les modes de vie et, rapports sociaux, alimentation, rituels et traditions familiales n’ont pas changé brusquement en Anatolie, et ils sont très différents de ceux d’Istanbul. Je n’ai rien contre le fait d’établir des relations commerciales plus ouvertes et plus « équitables » avec la Turquie, mais je ne vois pas en quoi l’intégration à l’UE est une nécessité, si ce n’est pour permettre aux capitaux des quelques grandes familles allemandes, françaises et italiennes d’étendre leurs tentacules pour imposer les diktats de la banque européenne.


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