Paradisial Paradisial 9 juin 2007 17:41

Deuxième extraction (tirée d’un échange ayant eu lieu avec Muadib, qui s’interrogeait sur la façon à travers laquelle un musulman illétré pourrait bonnement vivre sa religion, sans avoir accès à une quelconque érudition. J’avais sciemment parlé de ma défunte grande-mère pour faire allusion aux dites franges de personnes).

Muadib,

Que j’aie intégré l’une des meilleurs écoles supérieures de France ne fait pas de moi un musulman meilleur que ma très chère grande-mère maternelle (que Dieu ait son âme), elle qui était totalement illetrée ; loin m’en faut pour atteindre son degré de piété, elle qui étincellait toute de lumières, et qui sentait un énivrant parfum naturel alors qu’elle ne se parfumait pas.

Pour être un pieux musulman il ne faudrait pas forcément passer par les meilleures écoles pour apprendre correctement l’Islam.

Ma très chère grande-mère n’avait nullement besoin d’une érudition telle que celle que je tente de cultiver dans les trois religion pour être une bonne musulmane, doublée d’une très noble dame.

Il lui suffisait d’avoir la certitude qu’un Créateur de cet Univers existe, et d’admettre son Unicité Absolue, qu’il n’eut point enfanté, ni eut été enfanté, de reconnaître ses prophètes ainsi que l’unicité de leurs messages, de concevoir l’idée que Mohammed (que le Salut de Dieu soit sur lui) - en appartenant à la lignée prophétique - ne soit venu que pour restaurer ledit message tout en le rendant universel, d’accomplir une prière sorbre rejoignant l’orthodoxie des prophètes (dans laquelle l’homme essaie d’entrer en résonnance avec son Créateur), d’être solidaire des nécessiteux en étant charitable, d’observer le jeûne (une autre façon de sentir la mysère des pauvres, et d’en être solidaire, tout en effectuant un régime sanitaire, et manifestant un acte de dévotion et de charité du coeur et de l’esprit que seule la foi peut amener l’Homme à accomplir), d’être aimable et bienfaisante avec tout le monde (proche et lointain), d’éduquer ses enfants et d’entretenir son ménage (en commun avec son époux) de façon responsable et harmonieuse, de ne laisser jamais une mauvaise pensée ou pulsion dicter quelconque de ses actions (malgré la dualité de notre âme), d’être le plus altruiste et le moins égoïste (sans opportunisme, ni distinctions entre interacteurs), et d’être la douceur vraiment parfaite.

Devant le comportement modèle de ma grande-mère mon érudition ne pèse rien (j’en ai vraiment la larme à l’oeil). smiley

On n’a pas besoin de discourir sur le sexe des anges en Islam ou de théologie musulmane pour être bon musulman (ladite polémique relative aux anges est d’ailleurs tranchée ; on n’a pas à faire d’anthropomorphismes ; que feraient les anges de sexes !).

Sachez Muadib que c’est l’Islam en personne qui souffre de la mauvaise représentatitivité que lui confèrent certains de ces mauvais et faux ambassadeurs.

Si l’Islam a de nombreux faux ambassadeurs dans les rangs de certaines sociétés, il n’en est pas pour autant responsable. Cette responsabilité est de nature politique, et est strictement liée aux forts taux d’analphabétisme et au retard culturel et éducationnel qui sévissent dans nombre de pays musulmans, qui sont les arcanes structurelles des régimes non démocrates, dont les dirigeants tirent tous leurs pouvoirs et bénéfices matériels.

Pour combattre l’intégrisme, il faut privilégier la démocratie, combattre l’analphabétisme en promouvant l’enseignement, l’éducation et la culture.

La redécouverte de l’Islam par un style académique (quand on a besoin d’approndir ses connaissances, en allant vers des méandres inépuisables) viendra (ou s’imposera) d’elle même, et se fera de la façon la plus saine et rationnelle possible.

Personnellement, mon initiation académique à l’Islam s’était faite en école (des soeurs, par des profs d’arabe certes) (cela se fait aussi dans les écoles publiques) du primaire jusq’au baccalauréat (sans quelconque bourrage de crânes).

Je ne suis pas le seul.

L’Islam du 21ième siècle est en cours de naissance, sans s’écarter du noyau de l’orthodoxie (dans le sens et l’incarnation nobles du terme), en étant très moderne, très intellectuel, et très rationnel.

Pas besoin de réviser quoi que ce soit ; il y a juste le besoin de bien décrypter les sources et ressources, et de savoir les lire avec académie et minutie (sans le moindre littéralisme : refuge des ignorants et autres impuissants).

La différence entre le dévot musulman et le dévot chrétien ne réside pas dans la sincérité et dans le degré de la piété (qui peuveut d’ailleurs leur être communes), mais dans la nature même des dogmes distinguant les deux religions :

- le musulman est farouchement attaché à l’unicité, et rejète foncièrement toute idée énnonçant une consubstantiation de Dieu (comme la trinité en l’occurence, dans le cas du Christianisme) ;

- il n’y a pas de pêché originel : chaque être humain n’est responsable que de ses propres actes ;

- le Salut est dépendant des uniques actions de l’être humain, selon qu’elles soient bonnes ou bien mauvaises, pour lesquels chacun sera tenu responsable ;

- les prophètes n’étaient là que pour rappeller le droit chemin, aucune sacralité ne leur est due au-delà de leur nature de messagers ;

- Jésus (que le Salut de Dieu soit sur lui) figure parmi les plus émérites messagers de Dieu ; illustre et miraculeuse soit sa naissance (par parthénogenèse), il reste un messager adamique pareil que tous les prophètes.

Paradisial


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