Octave Lebel Octave Lebel 23 janvier 16:25

Merci pour ce bel article et témoignage.

https://www.senscritique.com/film/l_627/497481

J’ai assisté dans les années 90 dans un ciné-club à la projection du film de Bertand Tavernier sorti en 1992 : L 627 (nom de l’article alors du Code de la santé publique qui régissait la pénalisation du trafic de stupéfiants). Séance organisée par des enseignants de lycée. Et du traditionnel débat avec la salle qui s’en est suivi en présence du procureur de la république, du commissaire de police et de représentants du monde de la santé et associatif. Les deux premiers cités avec une clarté qui m’avait surpris expliquaient déjà sur le fond les racines économiques et politiques que vous évoquez. Le journal local, déjà en position de monopole, encore très lu à l’époque, dilua le lendemain ces paroles rares.

Je rappelle aussi que la persistance du torpillage des politiques de la ville visant à éradiquer les ghettos de pauvres et d’immigrés depuis le début de ce siècle parallèlement à la diminution de la présence et des ressources des services publics accompagne et amplifie ce phénomène en livrant des territoires à des organisations dont les têtes sont à l’étranger. Pour mémoire 47% de nos communes ne satisfaisaient pas à l’obligation de 25% de logements sociaux en 2023 et 6,5 millions d’habitants sont dans des Quartiers relevant de la Politique de la Ville .Avec des pouvoirs publics restant en réalité incroyablement passifs vis-à-vis des trafics de drogue et de leur pouvoir de désocialisation au nom du bon déroulement des affaires et des importations et exportations. Un suivi difficilement compréhensible des fichiers S, avec des fonctionnaires des forces de sécurité et de l’Education Nationale maintenant mis au premier plan de toutes ces contradictions et occasions manquées. Mettant en jeu leur vie, dans une ambiance où faute de responsabilités assumées, l’hypocrisie et la récupération règnent.


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