Cher Non666,
je suis sur la même longueur d’onde lorsque vous dites : « Nos journalistes complices presentent les institutions sur un schema simplificateur ».
- Beaucoup d’erreurs de la part de nos médias sur un thème complexe, certes, mais où les journalistes experts en la matière... n’ont pas toujours bonne antenne : je cite par exemple Jean Quatremer (Libération), Christine Ockrent (France Europe Express), Thomas Ferenczi (Le Monde), Quentin Dickinson (France Inter) (..)
Malheureusement, à part les experts, beaucoup trop de journalistes sont approximatifs et multiplient les erreurs. Pas simple pour informer sans commettre l’irréparable : la désinformation.
« Ils »oublient« que l’executif est aussi ET SURTOUT dans le conseil de l’Europe » :
- je vais etre pointilleux, mais la précision s’impose pour ne pas laisser de place à la méprise. Le Conseil en question est le Conseil de l’Union européenne, qui, en effet, DECIDE dans l’Union. Au risque de me répéter (mais j’aime la pédagogie européenne... alors ne nous en privons pas), ce sont NOS ministres qui se réunissent à Bruxelles et DECIDENT, en accord avec le Parlement européen. Par ailleurs, l’Union européenne ne correspond à aucun système organisé répertorié en droit international, et constitue donc un système original qui ne peut être comparé notre système institutionnel national. C’est la raison pour laquelle l’on peut considérer le Conseil de l’UE comme un organe qui décide, mais la Commission européenne est avant tout un organe chargé de SURVEILLER l’application des règles décidées par ce Conseil. Comme la Commission n’a aucun équivalent en France, les erreurs d’appréciation et de lecture sont multiples.
« La declaration des droits fondamentaux (..) Pourquoi nous rechier une 4 eme version ? »
- je ne sais s’il s’agit d’une 4e mouture, mais il existe en effet une Convention européenne des Droits de l’Homme et une Déclaration universelle des Droits de l’Homme. L’idée d’intégrer cette Charte dans le traité vise à rendre celle-ci contraignante A L’ECHELLE COMMUNAUTAIRE. Concrètement, cela permettrait à tout citoyen européen de se prévaloir DEVANT LA COUR DE JUSTICE, et non plus seulement devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg, de toute atteinte relevant de la compétence de cette cour. Le changement porte sur un aspect juridique, mais il est majeur.
Et c’est la raison pour laquelle le Royaume-uni, par exemple, y est opposé !
« L’Europe qui se dessine est EXACTEMENT l’Europe que voulait les anglais. »
- En effet, si les Etats europhiles ne résistent pas à la vague eurosceptique, il est bien possible que l’on verse dans une Union européenne totalement vouée à la vision anglophile...
On verra notamment comment se comporte le Président français... et s’il peut surprendre tout son monde en montrant une once de réelle volonté europhile en combattant la position britannico-polonaise pendant les négociations de cette fin de semaine à Bruxelles.
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