Neos 25 juin 2007 12:23

Cher Krokodilo, je ne reviendrais pas sur la question du pluralisme linguistique, nous en avons beaucoup parlé à l’occasion du papier consacré à Erasmus.

En ce qui concerne le transfert des compétences, cela fait en effet 56 ans que la France et l’Allemagne ont décidé de mettre en commun la gestion de certaines de leurs attributions nationales et que cette méthode de coopération s’est diffusée à un large nombre de domaines et de pays.

La coopération des Etats, organisée autour d’institutions chargée de la mettre en application, permet à ces Etats d’affronter plus efficacement, aujourd’hui, les problématiques modernes à l’échelle mondiale.

Je sais que beaucoup dénoncent la mondialisation et le règne de l’économie et de l’argent sur des valeurs comme la culture, la philosophie, les arts (...) Mais qu’y pouvons nous ? Nos Etats, pris individuellement, ne peuvent résister à cette vague de mondialisation s’ils ne s’organisent pas efficacement, avec des institutions expressément dévolue à la coordination de cette organisation.

Les difficultés rencontrées pour prendre des décisions en commun s’expliquent par la diversité des traditions politiques, de la conjoncture politique, des choix et visions des uns et des autres, le tout sur fond de volonté de préservation des intérêts nationaux de chacun des participants.

Ainsi, il est délicat d’une part de jouer la carte de l’isolement politique ou économique, le recroquevillement national, lorsque l’on a besoin des autres pour « survivre » dans ce contexte de mondialisation ; et d’autre part, jusqu’où peut aller le sacrifice national pour dégager ces compromis (à 27) sans irriter les citoyens (nationaux) qui ne comprennent pas bien les raisons profondes de ces sacrifices ... [puisqu’on ne les leur explique pas.], ni l’intérêt général qui bien souvent pourtant accompagne ces décisions prises à 27.

Je pense que si nos politiques faisaient preuve (enfin !) de pédagogie pour expliquer les raisons des choix d’intégration européenne, si les enjeux européens faisaient l’objet de débats permanents dans l’opinion publique, les peuples pèseraient autrement plus dans les orientations de politique générale décidées par les Etats au Conseil.

Il faut peut-être encore un peu de temps pour voir naître une maturité européenne. Ceci passe sans doute par l’émergence d’une identité européenne, par une volonté sans faille des peuples de prendre leur destinée en mains.


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