Reinette Reinette 19 juin 2007 17:12

CHABOT et charentaises

La promotion en février 2004 d’Arlette Chabot au poste de directrice de l’information de France 2 consacrait une longue carrière vouée au culte de l’Autorité politique, policière et patronale.

« Mots croisés », la terrifiante émission de « débats » qu’Arlette Chabot anime sur la chaîne « publique », a en effet servi de vecteur privilégié - ex-aequo avec les émissions-gyrophares de Charles Villeneuve sur TF1 - à la propagation de la pandémie sécuritaire qui a conduit à la réélection brejnévienne de Chirac, avant d’offrir un porte-voix stridant à la doxa ultra-libérale du Medef.

Souvenirs d’épouvante. Celui d’un 13 mai 2002, après les présidentielles, quand Chabot présidait d’un œil avachi un simulacre de pluralisme où les théoriciens de la tolérance zéro bavassaient devant leurs adeptes (flics, magistrats, Malek Boutih...). Ce tribunal où n’officiaient que des procureurs anticipait à la perfection les lois qui allaient suivre.

...Un an plus tard, le 23 juin 2003, « Mots croisés » posait une question dont la formulation renfermait tous les prémisses de la démolition sociale :

« Pourquoi est-il impossible de réformer la France ? » Question subsidiaire : « Est-ce la faute des syndicats, immobilistes par principe ? » Assurément !

Mais la faute aussi aux fonctionnaires, aux gauchistes, au droit du travail, aux minima sociaux...

(Pour une fois que les « jeunes d’origine immigrée » n’y étaient pour rien, on s’est bien gardé de faire la fine bouche.)

ANCIEN RÉGIME :

À la télé, dans la seigneurie d’Arlette Chabot, les consanguins se trouvèrent à nouveau réunis, non plus pour bavasser sur la fureur et la guerre civile, mais pour dénoncer le chômage, ce « mal français » qu’il urgeait de guérir à la racine, c’est-à-dire par la « médéfisation » du travail et des frontières. Les gens réclament moins de concurrence ? On les exauce en leur en donnant plus. Les chômeurs ont massivement rejeté le traité de Giscard ? On leur administre un concentré de giscardisme. Les pauvres réclament de la solidarité ? On leur répond « quotas » et « flexibilité ».

(Le pont-levis est fermé, les châtelains bien à l’abri. Y a plus qu’à sortir les échelles, béliers, catapultes et feux grégeois...)


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